1848 |
En marge de la "Nouvelle Gazette rhénane", l'activité de Marx-Engels au jour le jour...
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Der Wächter am Rhein - n°2, 25 août 1848, 2° douzaine
Après lecture et approbation du procès-verbal de la dernière assemblée générale, à l'invitation du président provisoire, Marx, M. Wolff lit la protestation adressée à l'Assemblée nationale au sujet du partage de la Pologne, protestation qui est saluée avec joie et adoptée par acclamations.
M. Rittinghausen revendique pour M. Marx, en se fondant sur plusieurs motifs, la qualité de citoyen prussien que le gouvernement prussien lui a déniée récemment. Il estime que le mieux est d'envoyer demain une délégation pour exiger le retrait de cette mesure illégale et complètement ridicule, et, au cas où le gouvernement ne le voudrait pas, d'adresser directement au ministère une protestation au sujet de cette attitude. La protestation est adoptée après lecture et on la fera signer ce soir au cas où le refus de citoyenneté pris à l'encontre de Marx ne serait pas rapporté.
M. Marx examine encore de plus près les motifs pour lesquels la mesure prise à son encontre est injuste, et, par ses applaudissements, l'assemblée reconnaît la valeur de son argumentation. Les raisons du refus de la citoyenneté résident dans le fait que l'on a vainement tenté de gagner Marx à la cause du gouvernement [1] .
M. Engels intervient à propos d'une nouvelle et funeste mesure policière prise contre Schapper, suivant laquelle il est menacé d'expulsion. Il parle des abus de la police, en soulignant tout particulièrement que Schapper, citoyen de Nassau, a dans tous les cas le droit d'être considéré comme Allemand et qu'à ce titre, suivant le décret de l'Assemblée nationale de Francfort, il peut séjourner dans chacun des trente-huit États allemands.
Rittinghausen, Schneider et Burgers sont désignés comme délégués pour exposer au représentant responsable du gouvernement et au directeur de la police l'affaire de Marx et de Schapper et obtenir que les décisions en question soient rapportées.
Le député Gladbach dont l'arrivée est saluée par un tonnerre d'applaudissements, explique en long et en large qu'il n'y a aucun salut à attendre ni de l'Assemblée de Berlin ni de celle de Francfort.
M. Engels souligne comment Gladbach justement s'est toujours distingué par sa liberté d'esprit, sa hardiesse et surtout par sa protestation énergique contre les procédés employés envers les habitants du Schleswig-Holstein à Spandau [2] . Là-dessus on pousse un triple hourra à M. Gladbach.
Notes
[1]
Cf. les articles : « Le conflit entre Marx et la qualité de citoyen prussien », n° 94 du 5 septembre 1848 et « Le droit de
citoyen d'empire allemand et la police prussienne », n° 73 du 12 août 1848.
[2]
Cf. les articles : « Débats ententistes », n° 35 du 5 juillet 1848
et « Débats ententistes à Berlin », n° 37 du 7 juillet 1849.
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