1848
|
En marge de la "Nouvelle Gazette rhénane", l'activité de Marx-Engels au jour le jour...
|
La Nouvelle Gazette rhénane
K. Marx - F. Engels
Notes et documents
8: Protestation de la Société démocratique de Cologne contre l’incorporation
de la
Posnanie à la confédération germanique
n°74, 13 août 1848
Cologne, le 12 août.
La Société démocratique
de Cologne a élevé la protestation suivante auprès de l'Assemblée nationale :
« À la haute Assemblée nationale !
La Société démocratique de Cologne considérant :
- que, dans la lutte pour la liberté dans laquelle elle est engagée, l'Allemagne ne veut pas opprimer d'autres nationalités
mais veut, au contraire, favoriser leurs aspirations à la liberté et à l'indépendance,
- que la liberté de la Pologne est une question vitale pour l'Allemagne,
- qu'en fait les Polonais ont été dépouillés à plusieurs reprises de leur liberté et de leur indépendance nationale par trois
despotes,
- que depuis 1792, tous les attentats contre la Pologne et tous les partages qu'elle a subis ont toujours été dirigés par la
réaction contre la liberté de toute l'Europe, et que d'autre part, chaque fois que des peuples furent libérés, on a toujours
poussé à une restauration de la Pologne,
- que même le Comité des cinquante a repoussé, avec indignation, toute participation au sacrilège commis envers la Pologne au
nom du peuple allemand et a proclamé clairement le devoir de celui-ci de participer par son action à rétablir une Pologne
indépendante,
- que d'ailleurs, le roi de Prusse, après la révolution de mars, avait solennellement promis, sous la contrainte de l'opinion
publique, la réorganisation de la Posnanie,
- que malgré cela, l'Assemblée nationale, issue, il est vrai, d'élections indirectes, avait décidé à la séance du 27 juillet
dernier l'incorporation des trois-quarts du grand duché de Posnanie dans l'empire allemand qui n'avait alors absolument aucune
existence et qu'elle s'était ainsi rendue coupable d'un nouveau partage de la Pologne et avait manifesté pour la liberté le
même dédain que le Congrès de Vienne et la Diète allemande,
- mais que la partie saine du peuple allemand ne veut et ne peut avoir aucune part à la destruction de la nationalité polonaise
en faveur de la réaction et de l'intérêt d'une quantité de bureaucrates, de propriétaires fonciers et trafiquants prussiens,
décide, au cours de sa séance d'aujourd'hui :
de protester solennellement contre le décret pris par l'Assemblée nationale allemande le 27
juillet dernier au sujet du grand duché de Posnanie et par là, d'exprimer les plus expresses réserves pour l'Allemagne, la
Pologne et toute l'Europe contre cette incorporation qui profite purement et simplement au parti réactionnaire de Prusse,
de Russie et d'Autriche.
Pour la Société démocratique
LE COMITÉ »