Kamata Satoshi
Toyota, l'usine du désespoir
Journal
d'un ouvrier saisonnier
L'auteur
1973
Né à Hirosaki, dans le Nord du Japon, en 1938, Kamata Satoshi vient travailler à Tokyo à l'âge de dix-huit ans. Il est d'abord tourneur dans un petit atelier où il gagne 230 yens par jour [1]. Puis, comme il n'arrive pas à apprendre le métier, il donne son compte et se retrouve chômeur pendant un certain temps, vivant grâce aux copains.
Il entre alors dans une petite imprimerie : dix jeunes se présentent en même temps que lui pour la place. Il est choisi parce que, venant de la campagne, il est censé ne pas avoir de conscience ouvrière. Le patron lui promet une augmentation après ses deux mois d'essai, mais en fait la promesse n'est pas tenue. Aussi, dès qu'un syndicat se constitue dans l'entreprise, il y entre aussitôt et se met à militer activement.
Quelques mois après, il reçoit une lettre recommandée avec avis de licenciement. Après une lutte sévère mais sans espoir où l'un de ses copains de vingt-et-un ans, licencié en même temps que lui, se suicide, il se décide à étudier davantage pour se mettre au service de la classe ouvrière. Il entre à l'université Waséda de Tokyo.
Tout en travaillant le soir pour payer ses études, il suit les cours de littérature japonaise et obtient le diplôme en 1964. Il se met alors à réaliser des enquêtes, à écrire des articles pour une revue spécialisée dans les problèmes ouvriers. Il publie également un livre sur la pollution à Kitakyushu et un autre sur les problèmes de rationalisation du travail. Actuellement il prépare une enquête sur la région industrielle de Kawasaki-Yokohama. Il est marié, père de trois enfants.