1909 |
1905 fut écrit en 1905-1909 à Vienne et parut pour la première fois à Dresde. Il fut republié en 1922 en Russe, à partir de la traduction allemande et du manuscrit original. |
1905
Octobre, novembre et décembre 1905. C'est l'époque culminante de la révolution. Elle commence par la modeste grève des typographes moscovites et s'achève par le saccage de l'ancienne capitale des tsars, livrée aux troupes du gouvernement. Mais à l'exception de l'heure finale de l'insurrection moscovite, la première place dans les événements de cette période n'appartient pas à Moscou.
Le rôle de Pétersbourg dans la révolution russe ne peut entrer en comparaison avec celui de Paris dans la révolution qui achève le XVIIIe siècle. Les conditions générales de l'économie toute primitive de la France, l'état rudimentaire de ses moyens de communication, d'une part, et, de l'autre, sa centralisation administrative permettaient à Paris de localiser en fait la révolution dans ses murailles. Il en fut tout autrement chez nous. Le développement capitaliste suscita en Russie autant de foyers révolutionnaires séparés qu'il y avait de centres industriels ; et ceux ci, tout en gardant l'indépendance et la spontanéité de leurs mouvements, restaient étroitement reliés entre eux. Le chemin de fer et le télégraphe décentralisaient la révolution, malgré le caractère centralisé de l'Etat ; et en même temps ces moyens de communication donnaient de l'unité à toutes les manifestations locales de la force révolutionnaire. Si, en fin de compte, on peut admettre que la voix de Pétersbourg eut une influence prépondérante, cela ne veut pas dire que toute la révolution se soit rassemblée sur la perspective Nevsky ou devant le Palais d'Hiver ; il faut entendre seulement que les mots d'ordre et les méthodes de lutte que préconisait Pétersbourg trouvèrent un puissant écho révolutionnaire dans tout le pays. L'organisation de Pétersbourg, la presse de Pétersbourg fournissaient des modèles que la province adoptait aussitôt. Les événements qui se produisirent sur place, dans les divers coins du pays, à l'exception des révoltes de la flotte et des forteresses, eurent une signification d'ensemble.
Si donc nous avons le droit de mettre la capitale de la Neva au centre de tous les événements qui terminent 1905, à Pétersbourg même, nous devons accorder la plus haute place au conseil, ou soviet, des députés ouvriers. C'est en effet la plus importante organisation ouvrière que la Russie ait connue jusqu'à ce jour. De plus, le soviet de Pétersbourg fut un exemple et un modèle pour Moscou, Odessa et plusieurs autres villes. Mais il faut dire surtout que cette organisation, qui était vraiment l'émanation de la classe des prolétaires, fut l'organisation type de la révolution. Tous les événements pivotèrent autour du soviet, tous les fils se rattachèrent à lui, tous les appels vinrent de lui.
Qu'était ce donc que le soviet ?
Le conseil des députés ouvriers fut formé pour répondre à un besoin pratique, suscité par les conjonctures d'alors : il fallait avoir une organisation jouissant d'une autorité indiscutable, libre de toute tradition, qui grouperait du premier coup les multitudes disséminées et dépourvues de liaison ; cette organisation devait être un confluent pour tous les courants révolutionnaires à l'intérieur du prolétariat ; elle devait être capable d'initiative et se contrôler elle même d'une manière automatique ; l'essentiel enfin, c'était de pouvoir la faire surgir dans les vingt quatre heures. Le parti social démocrate qui unissait étroitement, dans ses retraites clandestines, plusieurs centaines, et, par la circulation des idées, plusieurs milliers d'ouvriers à Pétersbourg, était en mesure de donner aux masses un mot d'ordre qui éclairerait leur expérience naturelle à la lumière fulgurante de la pensée politique ; mais ce parti n'aurait pas été capable d'unifier par un lien vivant, dans une seule organisation, les milliers et les milliers d'hommes dont se composait la masse : en effet, il avait toujours accompli l'essentiel de son travail dans des laboratoires secrets, dans les antres de la conspiration que les masses ignoraient. Le parti des socialistes révolutionnaires souffrait des mêmes maladies de la vie souterraine, aggravées encore par son impuissance et son instabilité. Les difficultés qui existaient entre les deux fractions également fortes de la social démocratie d'une part, et leur lutte avec les socialistes révolutionnaires de l'autre, rendaient absolument indispensable la création d'une organisation impartiale. Pour avoir de l'autorité sur les masses, le lendemain même de sa formation, elle devait être instituée sur la base d'une très large représentation. Quel principe devait on adopter ? La réponse venait toute seule. Comme le seul lien qui existât entre les masses prolétaires, dépourvues d'organisation, était le processus de la production, il ne restait qu'à attribuer le droit de représentations aux entreprises et aux usines [1]. On avait comme exemple et comme précédent la commission du sénateur Chidlovsky. Une des deux organisations social démocrates de Pétersbourg prit l'initiative de créer une administration autonome révolutionnaire ouvrière, le 10 octobre, au moment où la plus grande des grèves s'annonçait. Le 13 au soir, dans les bâtiments de l'Institut technologique, eut lieu la première séance du futur soviet. Il n'y avait pas plus de trente à quarante délégués. On décida d'appeler immédiatement le prolétariat de la capitale à la grève politique générale et à l'élection des délégués. " La classe ouvrière, disait l'appel rédigé à la première séance, a dû recourir à l'ultime mesure dont dispose le mouvement ouvrier mondial et qui fait sa puissance : à la grève générale... Dans quelques jours, des événements décisifs doivent s'accomplir en Russie. Ils détermineront pour de nombreuses années le sort de la classe ouvrière ; nous devons donc aller au devant des faits avec toutes nos forces disponibles, unifiées sous l'égide de notre commun soviet... "
Cette décision d'une importance incalculable fut adoptée à l'unanimité ; il n'y eut même pas de débat sur le principe de la grève générale, sur les méthodes qui convenaient, sur les fins et les possibilités que l'on pouvait envisager ; et ce sont pourtant ces questions qui soulevèrent, peu de temps après, une lutte idéologique passionnée dans les rangs de notre parti allemand. Ce serait un non sens que d'expliquer ce fait par les différences psychologiques entre nationalités ; bien au contraire, c'est plutôt à nous autres, Russes, que l'on pourrait reprocher une prédilection maladive pour les finasseries de tactique et l'abus des subtilités dans le détail. La raison véritable de la conduite que l'on adopta alors, on la trouve dans le caractère révolutionnaire de l'époque. Le soviet, depuis l'heure où il fut institué jusqu'à celle de sa perte, resta sous la puissante pression de l'élément révolutionnaire qui, sans s'embarrasser de vaines considérations, devança le travail de l'intelligence politique.
Chacune des démarches de la représentation ouvrière était prédéterminée, la " tactique " à suivre s'imposait d'une manière évidente. on n'avait pas à examiner les méthodes de lutte, on avait à peine le temps de les formuler...
La grève d'octobre marchait d'un pas sûr vers son apogée. En tête du cortège, venaient les ouvriers du métal et de l'imprimerie. Ils furent les premiers à entrer dans la bataille et ils formulèrent d'une façon nette et précise, le 13 octobre, leurs mots d'ordre politiques.
" Nous déclarons la grève politique, proclamait l'usine Oboukhov, cette citadelle de la révolution, et nous lutterons jusqu'au bout pour la convocation d'une assemblée constituante sur la base du suffrage universel, égalitaire, direct et secret, dans le but d'instituer en Russie la république démocratique. "
Promulguant les mêmes mots d'ordre, les ouvriers des stations d'électricité déclaraient : " Unis avec la social démocratie, nous lutterons pour nos revendications jusqu'au bout et nous affirmons devant toute la classe ouvrière que nous sommes prêts à combattre les armes à la main, pour l'entière libération du peuple. "
La tâche du moment était définie d'une manière encore plus hardie par les ouvriers typographes qui envoyaient, le 14 octobre, leurs députés au soviet :
" Reconnaissant que la lutte passive est par elle même insuffisante, que c'est trop peu de cesser le travail, nous décidons : qu'il faut transformer les troupes de la classe ouvrière en grève en une armée révolutionnaire, c'est à dire organiser immédiatement des compagnies de combat. Que ces compagnies s'occupent d'armer le reste des masses ouvrières, au besoin en pillant les armureries et en arrachant à la police et aux troupes leurs armes partout où il sera possible de le faire. " Cette résolution ne fut pas une vaine parole. Les compagnies de typographes armés remportèrent un succès remarquable lorsqu'elles mirent la main sur les grandes imprimeries qui devaient servir à la publication des Izvestia (" Les Nouvelles ") du soviet des députés ouvriers ; elles rendirent des services inappréciables au cours de la grève des postes et télégraphes.
Le 15 octobre, les fabriques textiles travaillaient encore pour la plupart. Afin d'amener les abstentionnistes à la grève, le soviet mit au point toute une série de moyens de pression gradués, depuis les exhortations jusqu'à l'emploi de la violence. On ne fut pas obligé, toutefois, d'en arriver à cette extrémité. Lorsque les appels imprimés restaient sans elle, il suffisait de l'apparition d'une foule de grévistes, parfois même de quelques hommes, pour que le travail cessât.
" Je passais devant la fabrique Pecquelieu, rapporte au soviet un des députés. Je vois qu'on y travaille. Je sonne. " Dites que c'est un député du soviet ouvrier. – Qu'est ce que vous voulez ? demande le gérant. – Au nom du soviet, j'exige que votre fabrique ferme immédiatement. – C'est bon, à trois heures, nous cesserons le travail. "
Le 16 octobre, toutes les entreprises textiles étaient déjà en grève. Les magasins n'étaient ouverts que dans le centre de la ville. Dans les quartiers ouvriers, tout commerce avait cessé. En élargissant la grève, le soviet s'élargissait et s'affermissait lui même. Toute usine qui abandonnait le travail nommait un représentant et l'envoyait muni des papiers nécessaires au soviet. A la seconde séance, quarante grosses usines étaient déjà représentées, ainsi que deux entreprises et trois syndicats : celui des typographes, celui des commis de magasin et celui des comptables. Cette séance eut lieu dans l'amphithéâtre de physique de l'Institut technologique, et l'auteur était là, pour la première fois.
C'était le 14 octobre : la grève d'une part, la division dans les rangs du gouvernement de l'autre, tout laissait prévoir une crise. Ce jour là parut le célèbre décret de Trepov : " Ne pas tirer à blanc et ne pas ménager les cartouches. " Le lendemain, 15 octobre, ce même Trepov reconnaissait tout à coup que " parmi le peuple, le besoin de réunions se faisait sentir " et, tout en interdisant les meetings dans les établissements d'enseignement supérieur, il promettait de mettre trois édifices de la ville à la disposition des assemblées. " Quel changement en vingt quatre heures, écrivions nous alors dans les Izvestia du soviet des députés ouvriers ; hier, nous n'étions mûrs que pour les cartouches, nous le sommes aujourd'hui pour les réunions publiques. Ce vaurien sanguinaire a raison : en ces grandes journées de lutte, le peuple mûrit d'heure en heure ! " Malgré l'interdiction, les écoles supérieures étaient bondées dans la soirée du 14. Partout on tenait des meetings. " Nous, rassemblés ici, déclarons – telle fut la réponse que l'on donna au gouvernement – que le peuple révolutionnaire de Pétersbourg, par nous représenté, se trouverait à l'étroit dans les souricières que nous offre le général Trepov. Nous déclarons que nous continuerons à nous assembler dans les universités, dans les usines, dans les rues et partout où il nous conviendra. " De la salle des fêtes de l'Institut technologique, où j'eus l'occasion de parler sur la nécessité de réclamer à la douma municipale la constitution d'une milice ouvrière armée, je me rendis à l'amphithéâtre de physique. Là, je vis pour la première fois le soviet des députés, qui n'existait que depuis la veille. Il y avait, sur les gradins, une centaine de délégués ouvriers et de membres des partis révolutionnaires. Le président et les secrétaires étaient assis à la table de démonstration. L'assemblée avait plutôt l'air d'un conseil de guerre que d'un parlement. Aucune trace de verbosité, cette plaie des institutions représentatives ! Les questions sur lesquelles on délibérait – l'extension de la grève et les exigences à présenter à la douma étaient de caractère purement pratique et les débats se poursuivaient sans phrases inutiles, en termes brefs, énergiques. On sentait que chaque seconde valait un siècle. La moindre velléité de rhétorique se heurtait à une protestation résolue du président, appuyée par toutes les sympathies de l'austère assemblée. Une députation spéciale fut chargée de formuler devant la douma municipale les revendications suivantes : 1º prendre des mesures immédiates pour réglementer l'approvisionnement des masses ouvrières ; 2º ouvrir des locaux pour les réunions ; 3º suspendre toute attribution de provisions, de locaux, de fonds à la police, à la gendarmerie, etc. ; 4º assigner les sommes nécessaires à l'armement du prolétariat de Pétersbourg qui lutte pour la liberté.
On savait bien que la douma se composait de bureaucrates et de propriétaires ; des exigences aussi radicales n'avaient d'autre effet que de produire de l'agitation. Le soviet, bien entendu, ne se faisait aucune illusion sur ce point. Il n'attendait pas de résultats pratiques et il n'y en eut point.
Le 16 octobre, après une série d'incidents, après plusieurs tentatives d'arrestation des membres du soviet, etc. – je rappelle que tout cela se passait avant la promulgation du manifeste constitutionnel -, une députation du soviet fut reçue en " consultation privée " par la douma municipale de Pétersbourg. Avant tout, sur la demande formelle de la députation, énergiquement soutenue par un groupe de conseillers, la douma décida que, si l'on arrêtait les députés ouvriers, elle enverrait au gradonatchalnik le maire de la ville chargé de déclarer que les conseillers considéraient l'arrestation des députés comme une insulte à la douma. Après cela seulement, la députation s'occupa de formuler ses exigences.
" Le coup d'Etat qui s'accomplit en Russie, disait en terminant son discours le camarade Radine (feu Knouniantz), porte-parole de la députation, est une transformation bourgeoise qui vise à favoriser les classes possédantes. Il vous importe donc, messieurs, d'en hâter l'aboutissement. Et si vous êtes capables de voir un peu loin, si vous comprenez d'une façon vraiment large les intérêts de votre classe, vous devez aider de toutes vos forces le peuple à vaincre au plus tôt l'absolutisme. Nous n'avons pas besoin de l'expression de votre sympathie ni de l'appui platonique que vous pourriez accorder à nos revendications. Nous exigeons que vous nous donniez votre concours par une série de gestes pratiques.
" Le monstrueux système des élections a voulu que les biens d'une ville qui compte un million et demi d'habitants se trouvent entre les mains des représentants de quelques milliers de possédants. Le soviet des députés ouvriers exige, et il a le droit d'exiger, non pas de demander, car il représente plusieurs centaines de milliers d'ouvriers, habitants de cette capitale, tandis que votre voix n'est celle que d'une poignée d'électeurs, le soviet des députés ouvriers exige que les biens municipaux soient mis à la disposition de tous les habitants de la ville pour leurs besoins. Et comme, en ce moment, la tâche la plus importante qui s'impose à la société est la lutte contre l'absolutisme, et comme, pour mener cette lutte, il nous faut des lieux de réunion, ouvrez nous nos édifices municipaux !
" Nous avons besoin de ressources pour continuer la grève, assignez donc les fonds de la municipalité à cet objet, et non à entretenir la police et les gendarmes
" Nous avons besoin d'armes pour conquérir et garder la liberté, assignez donc les fonds nécessaires à l'organisation d'une milice de prolétaires ! "
Sous la garde d'un groupe de conseillers, la députation quitta la salle des séances. La douma refusa de satisfaire aux exigences essentielles du soviet et exprima sa confiance à la police, protectrice de l'ordre.
Au fur et à mesure du développement de la grève d'octobre, le soviet devenait tout naturellement le centre qui attirait l'attention générale des hommes politiques. Son importance croissait littéralement d'heure en heure. Le prolétariat industriel avait été le premier à serrer les rangs autour de lui. L'Union des syndicats, qui avait adhéré à la grève dès le 14 octobre, dut presque immédiatement reconnaître son protectorat. De nombreux comités de grève – ceux des ingénieurs, des avocats, des fonctionnaires du gouvernement – réglaient leurs actes sur ses décisions. En s'assujettissant les organisations indépendantes, le soviet unifia autour de lui la révolution.
En même temps, la division se faisait sentir de plus en plus dans les rangs du gouvernement.
Trepov ne ménageait plus rien et flattait de la main ses mitrailleuses. Le 12, il se fait placer par Nicolas II à la tête de toutes les troupes de la garnison de Pétersbourg. Le 14, il donne l'ordre de ne pas " ménager les cartouches ". Il partage la capitale en quatre secteurs militaires, commandés chacun par un général. En qualité de général gouverneur, il menace tous les marchands de comestibles de les faire déporter dans les vingt quatre heures s'ils ferment boutique. Le 16, il consigne sévèrement les portes de toutes les écoles supérieures de Pétersbourg, qui sont occupées par les troupes. Sans que la loi martiale ait été proclamée, elle entre de fait en vigueur. Des patrouilles à cheval terrorisent la rue. Les troupes sont cantonnées partout, dans les établissements de l'Etat, dans les édifices publics, dans les cours des maisons particulières. Alors que les artistes du ballet impérial, eux mêmes, se joignaient à la grève, Trepov, inexorable, emplissait de soldats les théâtres vides. Il ricanait et se frottait les mains, pressentant une chaude affaire.
Il se trompait dans ses calculs. Ses adversaires politiques, représentés par un courant bureaucratique qui cherchait un compromis frauduleux avec l'histoire, l'emportèrent. Witte, chef de ce parti, fut appelé au pouvoir.
Le 17 octobre, les soudards de Trepov dispersèrent la réunion du soviet des députés ouvriers. Mais celui ci trouva la possibilité de s'assembler encore une fois. Il décida que l'on poursuivrait la grève avec un redoublement d'énergie. Il recommanda aux ouvriers de ne plus payer ni leur loyer, ni les marchandises qu'ils prenaient à crédit avant d'avoir repris le travail, et il invita les propriétaires et les commerçants à ne pas se montrer exigeants envers les ouvriers. Ce même 17 octobre, parut le premier numéro des Izvestia du soviet des députés ouvriers.
Et, dans la même journée, le tsar signait le manifeste de la Constitution.
Note
[1] Il y avait un délégué par groupe de cinq cents ouvriers. Les petites entreprises industrielles s'unissaient pour former des groupes d'électeurs. Les jeunes syndicats reçurent également le droit de représentation. Il faut dire, cependant, que ces normes n'étaient pas observées très rigoureusement : certains délégués ne représentaient que cent ou deux cents ouvriers, ou même moins. (1909)