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Accusés de travail fractionnel et menacés d'exclusion, les responsables disgraciés du P.C. allemand en
octobre 1923 nient, mais seront blâmés et retenus à Moscou jusqu'en 1928.
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25 mars 1925
Nous considérons :
Moscou, 25 mars 1925.
H. Brandler , K. Radek , A. Thalheimer
Proposée par la délégation du P.C.R. et adoptée par l'Exécutif élargi de l'I.C. [source: Cahiers du bolchevisme ]
Ayant pris connaissance de la déclaration de Brandler, Radek et Thalheimer du 25 mars 1925, l'Exécutif élargi de l'I.C. estime nécessaire de faire les remarques suivantes: Radek, Brandler et Thalheimer portent la plus grande responsabilité des déformations social-démocrates de la tactique du P.C. allemand qui ont causé un tel préjudice au mouvement révolutionnaire allemand en 1923. La tendance dirigée par Radek, Brandler et Thalheimer a voulu transformer la tactique révolutionnaire du front unique en une tactique de coalition avec la social-démocratie. Par la politique "saxonne", les conditions de l'entrée de Brandler dans le gouvernement saxon, le "travail" qu'il y a mené, etc., cette "tendance transformait la tactique des communistes en une vulgaire comédie parlementaire, qui a révélé la banqueroute politique complète des trois camarades en question".
Le 13° Congrès du P.C.R. a déclaré à l'unanimité que la politique du camarade Radek, qui avait voulu parler au nom du P.C.R., n'avait rien de commun avec la véritable politique de ce dernier. Le Congrès de Francfort du Parti communiste allemand condamna tout aussi résolument la ligne de Brandler et de Thalheimer. Enfin, le V° Congrès de l'Internationale Communiste condamna sévèrement, au nom des Partis communistes du monde entier, les déviations mencheviques de ces trois camarades.
Au lieu de reconnaître sincèrement leur erreur politique, Radek, Brandler et Thalheimer, par leur déclaration du 25 mars 1925, ne font qu'approfondir leur erreur. Ils proclament leur "solidarité" avec les thèses de la session actuelle de l'Exécutif élargi. Mais ils considèrent leurs anciennes divergences avec l'Internationale Communiste sur la question du Gouvernement ouvrier et paysan comme "historiquement épuisée", pour l'unique raison que "la période de désagrégation aiguë de la société capitaliste s'est arrêtée". Et ils continuent de croire que, lorsque la lutte révolutionnaire s'accentuera de nouveau, on pourra revenir à l'ancienne tactique de Radek, Brandler et Thalheimer, qu'ils définissent eux-mêmes dans leur déclaration du 25 mars 1925 comme visant à "conquérir provisoirement, par une coalition avec les éléments social-démocrates de gauche, des positions transitoires dans la lutte pour la dictature du prolétariat". Les auteurs de cette déclaration ont montré ainsi qu'ils se placent entièrement, comme autrefois, sur le terrain de la tactique de coalition avec la social-démocratie, ou, en d'autres termes, continuent à se départir du bolchevisme pour le menchevisme.
Pendant le V° Congrès de l'I.C., les camarades Radek, Brandler et Thalheimer ont continué à insister sur leur position anti-communiste. Dans les articles des camarades Thalheimer et Kreibich, écrits immédiatement après le V° Congrès, leur position anti-communiste était encore plus accentuée. Toute l'activité de ces camarades entre le V° Congrès et la session actuelle de l'Exécutif élargi a été entièrement dirigée contre la ligne du 5ème Congrès. Et si les camarades Radek, Brandler et Thalheimer écrivent dans leur déclaration du 25 mars que ce qui importait le plus pour eux "durant l'année qui s'est écoulée était de conserver le caractère de masse des partis communistes", cette affirmation ne peut être prise au sérieux. L'Internationale Communiste, fondée sous la direction de Lénine, et qui reste toujours fidèle au léninisme, a, dès les premiers instants de son existence jusqu'à aujourd'hui, travaillé entièrement à créer et à conserver des partis prolétariens de masse . La différence entre l'Internationale Communiste et la "tendance" que représentent Radek, Brandler et Thalheimer mènent une politique de parti "de masse" demi-mencheviks . Dans la bouche des trois camarades, les mots de "secte révolutionnaire" ont le même sens la déclaration analogue de Paul Lévi.
La conduite de ce groupe dans la question de la variété trotskiste du menchevisme était tout aussi insincère. Tandis que toute l'Internationale Communiste condamnait nettement le trotskisme, Radek, en Russie, soutenait directement le trotskisme, et Brandler et Thalheimer écrivaient des déclarations équivoques, essayant, par un demi-reniement du trotskisme, de conquérir la possibilité d'attaquer notre Parti frère d'Allemagne.
Un fait qui jette une lumière encore plus claire sur la déclaration de Radek, Brandler et Thalheimer du 25 mars 1925 est que cette déclaration est faite au moment où la Commission centrale de contrôle du P.C.R., qui a examiné, avec la participation des représentants de la Commission de contrôle international, la question du "travail" fractionniste et scissionniste de ces trois camarades dans le Parti communiste allemand, est arrivé à cette conclusion que Radek, Brandler et Thalheimer mériteraient d'être exclus du P.C.R. et par là même de l'Internationale Communiste.
Si, après tout ce qui vient d'être dit, on ne peut attribuer une grande importance à la déclaration de Radek, Brandler et Thalheimer, affirmant leur "solidarité" avec la tactique de l'Internationale Communiste en général, l'Internationale Communiste peut d'autant moins avoir confiance en cette déclaration lorsqu'elle est faite après la décision de la Commission centrale de contrôle.
L'Exécutif élargi de l'I.C. considère que cette déclaration, politiquement insincère, de Radek, Brandler et Thalheimer, n'est pas autre chose qu'une manœuvre tactique cousue de fil blanc et empruntée à l'arsenal des chefs social-démocrates, dirigée contre la ligne du V° Congrès, et c'est pourquoi il refuse de la prendre en considération.
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