1948 |
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Motion au congrès de 1948 du Syndicat National des Instituteurs
Marcel Valière
(motion Bonnissel-Valière)
Le congrès du syndicat
national des instituteurs constate :
- l'abaissement continu du niveau de vie des masses laborieuses,
- l'échec du mouvement ouvrier de décembre 1947 et la scission syndicale,
- l'abandon par les pouvoirs publics des lois et de l'esprit de laïcité,
- les dangers de crise intérieure et d'étouffement des libertés démocratiques et ouvrières,
- les menaces constantes de conflits, mondiaux provenant des rivalités impérialistes.
Le congrès, placé devant
la crise dans laquelle le mouvement syndical se débat en ce moment, crise dont
la scission confédérale est une des manifestations et les luttes politiques
internationales la cause essentielle, proclame sa foi dans la valeur révolutionnaire
du syndicalisme, qu'il considère comme étant toujours l'arme essentielle des
travailleurs dans l'œuvre d'émancipation devant aboutir à la disparition du
salariat et du patronat, à l'avènement d'une société juste et fraternelle.
En vue de la défense de
la condition ouvrière tant sur le plan national que sur le plan international,
affirme sa confiance dans la lutte revendicative quotidienne pour la défense
des intérêts professionnels et l'amélioration des conditions de vie des
travailleurs: l'utilisation de tous les moyens d'action y compris l'arme ultime
des travailleurs à laquelle il ne peut être fait appel qu'après consultation
démocratique et décision des organismes syndicaux réguliers.
Proclame nécessaire :
- la conquête et
l'aménagement de réformes sociales et la réalisation d'œuvres destinées à
améliorer le sort des masses laborieuses en leur apportant plus de bien-être et
de sécurité ;
- le développement de la
capacité économique de la classe ouvrière, afin de leur permettre une
participation de plus en plus large et qui doit devenir prépondérante, à
l'organisation de la production, à la gestion des services et des entreprises ;
- la lutte pour la sauvegarde
des libertés si chèrement conquises, le développement des institutions
démocratiques;
- l'application et le respect
des lois laïques dans l'ensemble du territoire ;
- l'organisation de la
coopération internationale des travailleurs, seule capable d'imposer aux
gouvernements le maintien de la paix. Pour éviter les erreurs que le
mouvement syndical a commises dans le passé, il est nécessaire que les
statuts du mouvement confédéral reconstitué apportent à chaque travailleur
la garantie formelle du respect des droits de la personne humaine et du
libre exercice de la démocratie syndicale.
A cet effet, le congrès
propose l'adoption des mesures suivantes :
- Liberté totale
d'expression et de discussion par la parole et par l'utilisation de la
presse syndicale.
- Interdiction du "noyautage", des
organisations syndicales par des groupements extérieurs et sanctions
immédiates en cas de défaillance ou de manquement des responsables.
Ce "noyautage" sera rendu plus difficile au fur et à mesure que
s'éveillera et se développera, chez chaque travailleur, le sens de ses
responsabilités syndicales et le goût de participer de façon active à la vie de
son organisation.
- Election à bulletin
secret par tous les syndiqués de bases des responsables syndicaux.
- Election à la
représentation proportionnelles des organismes administratifs et
homogénéité des organismes d'exécution.
- Possibilité pour
toutes les listes de faire connaître, un mois avant les élections, leur
programme et leur composition par une publicité égale: insertions dans la
presse syndicale, réunions organisées par les directions en place, affichage
sur des panneaux installés à cet effet dans les bourses du travail, Union,
etc.
- Présentation au moins
un mois à l'avance des rapports des directions syndicales.
- Révocabilité à tout
instant des responsables et leur non-rééligibilité après une période de
cinq années.
- Interdiction du cumul
des fonctions syndicales et des fonctions politiques à l'échelon national,
fédéral, interfédéral et confédéral, tout acte de candidature politique
entraînant automatiquement l'abandon des fonctions syndicales.
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