1940

En mai 1940, Trotsky rédige le manifeste de la IVe Internationale sur la guerre. Ce texte basé sur les principes de l'internationalisme prolétarien servira de base à l'activité trotskyste durant toute cette période, et sera l'un des derniers de Trotsky avant son assasinat.


Manifeste d'alarme de la IV° Internationale

Extraits sur la question juive, choisis par les éditions "Pathfinder", pour leur brochure "Leon Trotsky, On the jewish question" (1970)

Léon Trotsky


Le monde du capitalisme décadent est surpeuplé. La question de l'admission d'une centaine de réfugiés supplémentaire devient un problème majeur pour une puissance mondiale comme les Etats-Unis. A l'ère de l'aviation, du télégraphe, du téléphone, de la radio et de la télévision, les voyages d'un pays à un autre sont paralysés par les passeports et les visas. La période de la disparition du commerce mondial et du déclin du commerce national est en même temps celle d'une intensification monstrueuse du chauvinisme et particulièrement de l'antisémitisme. A l'époque de sa montée, le capitalisme a sorti le peuple juif du ghetto et en a fait l'instrument de son expansion commerciale. Aujourd'hui, la société capitaliste en déclin essaie de presser le peuple juif par tous ses pores : dix-sept millions d'individus sur les deux milliards qui habitent la terre, c'est-à-dire moins de 1 %, ne peuvent plus trouver de place sur notre planète ! Au milieu des vastes étendues de terres et des merveilles de la technique qui a conquis pour l'homme le ciel comme la terre, la bourgeoisie s'est arrangée pour faire de notre planète une abominable prison.


La lutte pour « un espace vital » n'est rien qu'un camouflage de l'expansion impérialiste, c'est-à-dire de la politique d'annexion et de pillage. La justification raciale de cette expansion est un mensonge : le national-socialisme modifie ses sympathies et antipathies raciales en accord avec ses considérations stratégiques. Peut-être un élément quelque peu plus stable de la propagande fasciste est-il l'anti-sémitisme, auquel Hitler a donné une forme zoologique, découvrant le véritable langage de la « race » et du «sang » dans l'aboiement du chien et le grognement du porc. Ce n'est pas pour rien qu'Engels a appelé l'anti-sémitisme « le socialisme des imbéciles » ! L'unique trait du fascisme qui ne soit pas une imposture, c'est sa volonté de puissance, de conquête, de pillage. Le fascisme est une distillation chimiquement pure de la culture de l'impérialisme.


Toute la propagande actuelle de l'I.C. appartient à cette catégorie. Après cinq années de honteux léchage de bottes des démocraties, quand l'ensemble du « communisme » a été réduit à un monotone réquisitoire contre les agresseurs fascistes, l'I.C. a découvert tout d'un coup à l'automne de 1939 l'impérialisme criminel des démocraties occidentales. Demi-tour à gauche ! A partir de ce moment, pas un seul mot de condamnation de la destruction de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, la mainmise sur le Danemark et la Norvège ni les actes répugnants de bestialité infligés par les bandes de Hitler aux peuples juif et polonais ! Hitler était devenu un végétarien épris de paix, constamment provoqué par les impérialistes occidentaux.


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