1939 |
Lettre à J. Frankel (8182), traduite de l'anglais, avec la permission de la Houghton Library. |
Œuvres - avril 1939
Les assertions de Rivera
Cher Ami,
Excelsior a publié ce matin une note sensationnelle sous le sous-titre « Trotsky rompt ses rapports avec le peintre Diego Rivera ». Cette note est très malveillante et contient plusieurs calomnies, comme c'est naturel dans ce genre d'affaires. Une chose est claire d'après elle : toute la chose est venue de Rivera lui-même, de ses racontars à divers peintres, artistes, etc. La question de la maison est présentée abondamment et faussement. Maintenant, les journalistes vont sûrement essayer de m'interroger ‑ ou mes collaborateurs ‑ là‑dessus. Nous utiliserons la formule selon laquelle nous n'avons rien à dire qui intéresserait le public. Mais au‑delà, il faut avoir en réserve une déclaration claire et brève du comité pan américain.
Dans mes lettres antérieures, j'ai insisté sur la réfutation du trois assertions fausses de Rivera. Cela continue à être nécessaire, mais je crois que ces réfutations concrètes d'assertions concrètes devraient avoir un préambule, qu'il faut absolument donner à la presse. Ce préambule ou courte déclaration pourrait être formulé à peu près ainsi :
« Le comité pan américain (directement ou par l'intermédiaire d'une commission) a enquêté sur toute une série d'assertions de Diego Rivera contre Léon Trotsky et a trouvé qu'elles étaient absolument dénuées de toute base. Au contraire, L. T. a fait tout son possible en toute circonstance pour défendre Rivera contre des critiques anonymes. Le comité regrette que Rivera ait cru possible de répandre des assertions fausses sans la moindre raison ni fondement. »
Quelque chose de ce genre. On pourrait aussi l'utiliser non pas comme un préambule, mais comme une conclusion d'une déclaration plus longue : mais j'insiste qu'elle devrait être catégorique sur le fond et modérée dans la forme à l'égard de Rivera. C'est pourquoi je propose le mot « regrette » et non « condamne ».
Je vous prie de ne pas trop longtemps remettre l'enquête.