Œuvres – septembre 1929

Léon Trotsky

Des reproches sans fondement

septembre 1929

Cher camarade Myasnikov,

Votre lettre du 24 août est fondée sur une série de malentendus.

1) J'ai envoyé votre manuscrit à Berlin en demandant à des amis politiques de le dactylographier et de m'en envoyer ensuite une copie. Je n'ai plus entendu parler de rien. Il y a peut-être eu un malentendu. J'écris aujourd'hui même à Pfemfert pour savoir ce qui se passe. Il est absurde de croire que le manuscrit a été mis sous le coude parce que j'en ai "donné l'instruction formelle". En tout état de cause, j'écris immédiatement à Madame Pfemfert pour qu'elle donne le manuscrit sans plus tarder à Rumynov.

2) Je n'ai jamais écrit à qui que ce soit pour demander qu'on ne vous envoie pas un sou de Berlin. C'est une fable !

3) Je n'ai jamais écrit à qui que ce soit qu'on vous avait envoyé 500 marks de Constantinople. C'est une troisième fable, qui, pas plus que les deux autres, n'a le moindre fondement.

4) Vous dites que le fait que je n'ai pas écrit la préface retarde la publication de la brochure. Vos reproches sont absolument injustifiés. Jamais je n'ai promis d'écrire une préface. Comment d'ailleurs aurais-je pu m*engager à écrire une préface pour une brochure que je n'ai pas lue ? J'ai été surpris de ne pas en recevoir une copie de Berlin. J'ai pensé que vous et vos amis aviez changé de plans. Voilà tout.

Vous répétez qu'il "ne doit pas y avoir de réticences", qu'il n'est "pas besoin de six mois de réflexion" : comme vous le voyez, ces remarques sont tout à fait déplacées. Au nom de quoi pourrais-je bien avoir des réticences ? Réfléchissez, et vous admettrez qu'il n'y a aucun fondement à cela.

Cordiales salutations.