(1884-1944)
La France Libre est un périodique fondé par la fraction
des majoritaires de guerre la plus fidèle à l’Union sacrée.
Résolument hostiles à tout compromis avec les minoritaires de
guerre, les animateurs de la France Libre se dotent d’un journal
dont le but est de rendre public une position qui n’a plus droit de
cité dans l’Humanité. En cette première période, Compère-Morel
est l’éditorialiste le plus en vue du quotidien, qui ressasse le
refus de négociations avec l’Allemagne, la nécessité de défendre la
nation et les responsabilités allemandes dans le déclenchement du
conflit. Pour autant, le journal et ses soutiens, députés,
intellectuels se maintiennent dans l’orbite du Parti socialiste pour
la plupart. Avec le Congrès de Strasbourg en 1920, la France libre
change de fonction. Lors de ce congrès, les animateurs parisiens de
la France libre sont exclus. Dès lors, le journal devient l’organe
du Parti socialiste français, petit parti qui prône l’union des
gauches et le refus de la révolution bolchevique. Un certain nombre
de plumes du quotidien le quitte par souci de demeurer dans la SFIO,
ainsi Compère-Morel cesse toute collaboration. A compter de ce
moment, le quotidien se réduit à peu, devient essentiellement le
support des élus parisiens, Arthur Rozier, Adrien Veber. Au mois
d’avril et jusqu’en octobre 1922, le quotidien devient hebdomadaire,
traduction tangible des difficultés à vivre du périodique. La
relance du journal dure jusqu’en 1925, date à laquelle le journal
cesse d’exister pour devenir un bulletin politique. (Notice tirée du site Léon Rosenthal, militant, critique et historien d'art) |