1848 |
En marge de la "Nouvelle Gazette rhénane", l'activité de Marx-Engels au jour le jour...
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n°161, 6 décembre 1848
Cologne, le 5 décembre.
Il y a quelques jours, le rédacteur en chef de la Nouvelle Gazette rhénane , Karl Marx, a été de nouveau cité devant le juge d'instruction. Quatre articles ont amené le pouvoir central à déposer une plainte en diffamation contre 1. Schnapphahnski, 2. à propos d'un article paru à Breslau sur Lichnowski, 3. d'un article où il est question d'un rapport « FALSIFICATEUR » d'un certain « inénarrable Stedtmann », 4. de la reproduction de la « déclaration, formulée Salle Eiser, accusant la majorité de Francfort de trahison envers le peuple » pour son attitude dans les affaires du Schleswig-Holstein [1] .
La Nouvelle Gazette rhénane attend maintenant, avec la plus grande impatience, de nouvelles accusations en diffamation émanant de Berlin, Pétersbourg, Vienne, Bruxelles et Naples.
Le 20 décembre se déroulera le premier procès de la Nouvelle Gazette rhénane contre Parquet et gendarmes [2] .
Nous n'avons jamais encore ouï dire qu'un Parquet rhénan ait trouvé un seul article du Code pénal qu'on puisse appliquer aux illégalités grossières et patentes de toutes les autorités rhénanes.
« Distinguendum est ». « Il faut distinguer ». C'est la devise du valeureux Parquet rhénan.
Notes
Texte surligné : en français dans le texte.
[1]
Pour inculper Marx, Korff et autres de diffamation à l'égard de députés à l'Assemblée nationale le ministère d'empire s'appuya
: 1° sur la série de feuilletons de Georg Weerth intitulée : « La vie et les actes du célèbre chevalier Schnapphahnski »,
parue sans nom d'auteur dans la Nouvelle Gazette rhénane
en août, septembre et décembre 1848 et en janvier 1849; 2° sur un article écrit de Breslau et paru dans le n° 95 de la Nouvelle Gazette rhénane
du 6 septembre 1848 sur les combinaisons électorales du prince Lichnowski; 3° sur une correspondance de Francfort-sur-le-Main
parue dans le n°
102 de la Nouvelle Gazette rhénane
du 14 septembre 1848 qui révélait la falsification du député Stedtmann dans un compte rendu fait à l'Assemblée nationale
de Francfort, à propos du vote sur l'armistice avec le Danemark; 4° sur la résolution d'une assemblée populaire qui s'était
tenue à Cologne, publiée de 23 septembre 1848 dans le n° 110 de la Nouvelle Gazette rhénane
et où les députés qui avaient voté pour l'armistice avec le Danemark étaient accusés de haute trahison.
[2]
Le procès contre la Nouvelle Gazette rhénane
qui devait avoir lieu le 20 décembre 1848 fut remis. Il se déroula le 7 février 1849.
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