1899 |
"Le Socialiste", 23 et 30 avril 1899 |
Téléchargement fichier winzip (compressé) : cliquer sur le format de contenu désiré |
|
Le socialisme est la science qui apporte une solution à la situation créée par la centralisation capitaliste.
Le socialisme proclame qu'aucun changement bénéficiale aux travailleurs de l'atelier, des champs et du bureau ne pourra être réalisé tant que la direction politique et administrative du pays sera monopolisée par la classe capitaliste et tant que les producteurs, organisés en parti de classe, ne se sont emparés des pouvoirs publics, ce premier et puissant instrument des reformes sociales.
Le socialisme affirme et démontre qu'il n'existe qu'une solution à la question sociale telle qu'elle est exposée dans la civilisation capitaliste : c'est que tous les instruments de travail centralisés, tels que les chemins de fer, usines, tissages, mines, grande propriété foncière, banques, etc. deviennent propriété nationale et soient remis aux travailleurs associés, qui les exploiteraient avec un cahier des charges, non plus aux profit des quelques capitalistes, fainéants et voleurs, mais au profit de toute la nation.
Le parti socialiste international, qui s'organise et lutte dans tous les pays civilisés, n'a entrepris la conquête des pouvoirs publics que pour réaliser ce but, qui n'est pas une utopie, mais qui est au contraire l'aboutissement fatal du mouvement de la production capitaliste. On n'a qu'à regarder autour de soi pour voir que l'Etat qui, cependant n'est que la chose des capitalistes, a déjà enlevé à l'industrie privé, des chemins de fer, des usines métallurgiques, les télégraphes, les postes, le tabac, la fabrication de la monnaie, etc. et que fatalement d'autres industries privées tomberont sous son contrôle dans un avenir plus ou moins proche.
Si les industries déjà accaparées par l'Etat, qui au lieu de représenter les intérêts de toutes les classes de la nation, ne fonctionne qu'au seul profit de la classe capitaliste, ne réalisent pas l'idéal socialiste, c'est qu'elles ne sont pas exploitées par les ouvriers associés dans l'intérêt de la nation, mais par des fonctionnaires dans un intérêt budgétaire. Mais cette monopolisation, qui s'accomplit contre les intérêts privés de catégories de capitalistes, indique la marche qui suit nécessairement l'évolution industrielle et commerciale de notre époque.
Exproprier la classe capitaliste au profit de la nation ; mettre les grands instruments de travail à la disposition des travailleurs organisés en sociétés de production, comprenant toutes capacités intellectuelles et manuelles indispensables à leur bonne exploitation, tel est le but du Parti Ouvrier.
Cette transformation de la propriété capitaliste en propriété nationale créera le bien-être social.
La production anarchique de la civilisation capitaliste qui ne sait qu'engendrer la misère des producteurs avec ses surabondances de marchandises et ses périodes de surtravail et de chômage sera remplacée par une production réglementée nationalement et internationalement et calculée d'après les besoins à satisfaire. Les inventions et les perfectionnements industriels ne servant plus à l'enrichissement de quelques individus, accroîtront les moyens de loisir et de jouissances de tous les membres de la société.
Le capitalisme n'a su faire que le malheur à l'humanité ; le socialisme établira la paix et le bonheur parmi les hommes.
|