1920 |
Source : numéro 44/45 du Bulletin communiste (première année), 25 novembre 1920, sous le titre « L'Internationale Communiste à la classe ouvrière italienne ». |
Lettre au Parti Socialiste Italien
27 août 1920
A la direction du Parti,
A tous les membres du Parti,
A tout le prolétariat révolutionnaire.
Votre délégation, au 2e Congrès Universel de l'Internationale Communiste vous rapportera les résolutions et tous les travaux de ce Congrès. Le Comité Exécutif, en outre, considère indispensable de vous envoyer cette lettre, qui commente quelques points des résolutions, en ce qui concerne la Section Italienne de l'Association Internationale du prolétariat communiste révolutionnaire.
Les rapports officiels de vos délégués, les journaux et d'autres documents qui nous furent soumis, les nombreuses interviews que nous avons eues avec tous les camarades italiens qui sont venus en Russie, nous ont donné la possibilité, croyons-nous, de nous former une idée exacte de l'état de choses actuel dans le Parti Italien. Le projet de cette lettre a été soumis, dans ses grandes lignes, à tous les délégués italiens, avec lesquels nous avons minutieusement examiné toutes les questions soulevées dans cette lettre.
Le Comité Exécutif se propose d'attirer l'attention de tous les membres du Parti sur quelques points faibles de la politique du Parti lui-même. Il considère que ce n'est pas seulement son droit, mais surtout son devoir essentiel. Le prolétariat militant n'a aucun intérêt à masquer, au moyen de procédés bureaucratiques et diplomatiques, les fautes et les erreurs que ses organisations commettent. Notre intérêt est de ne pas nous faire de compliments réciproques, mais de nous éduquer en profitant de l'expérience que nous offre le mouvement d'émancipation des travailleurs de tous les paya.
Dans la lutte internationale contre le capitalisme, le prolétariat italien et son Parti marchent en première ligne. Votre Parti a été des premiers à adhérer à la 3e Internationale, et c'est une raison de plus pour établir une ligne d'action très nette afin de vaincre au plus tôt les conséquences néfastes des fautes volontaires ou involontaires du Parti.
Camarades, nous attirons surtout votre attention sur la situation internationale. Il est évident pour tout le monde que nous entrons dans la période de lutte suprême contre le capital. La guerre de la Pologne militariste contre la Russie prolétarienne, guerre où la Pologne est soutenue par le capitalisme international, se transformera sans doute en lutte entre le capital et le travail.
Aussi le premier devoir de tous les partis qui acceptent, non seulement en paroles, mais en fait, la dictature du prolétariat, est de s'apprêter à jeter au moment opportun dans la balance, tout le poids de l'énergie révolutionnaire du prolétariat.
Il n'y a rien de plus faux que l'attente indéfinie de la révolution dans les autres pays.
S'il y a des camarades italiens qui attendent que la révolution éclate dans les autres pays, parce que l'Italie ne pourrait pas se suffire à elle-même pour le ravitaillement et le charbon, les camarades des autres pays présenteront des arguments analogues. En Allemagne, on dit qu'il n'est pas possible de s'emparer du pouvoir par crainte de l'Entente. En Autriche, on ne le peut pas parce que l'Amérique et les Alliés interrompraient toutes relations commerciales, etc. Il est évident que de cette façon, on forme une protection des capitalistes contre la révolution et on retarde la révolution internationale précisément à l'instant où il serait nécessaire de la développer.
Le Comité Exécutif sait qu'il y a des moments où le prolétariat a intérêt à attendre que ses forces augmentent et que celles de la bourgeoisie diminuent. Mais il ne faut pas oublier que chaque instant de trêve donne aussi à la bourgeoisie le moyen d'organiser ses forces et de créer l'armée blanche en armant les « fils à papa », les paysans riches et tous ceux qui craignent le bolchevisme. Il est évident que la bourgeoisie italienne est loin d'être aussi mal organisée qu'elle l'était il y a une année. Elle recueille ses forces, et pendant qu'elle s'arme, cherche à diviser et démoraliser le prolétariat italien, aidée dans cette besogne par les réformistes.
Le danger est grand.
Si la bourgeoisie italienne continue à se renforcer, elle deviendra menaçante. En apeurant les ouvriers avec le spectre de l'Entente, les leaders conduisent les masses, volontairement ou involontairement, vers l'erreur. L'Entente ne pourra certainement pas envoyer ses armées aujourd'hui contre la classe ouvrière italienne qui se révolte et qui vaincra la bourgeoisie.
Les événements qui viennent de se dérouler en Angleterre à la suite des essais du capitalisme anglais pour aider activement la Pologne blanche en sont la démonstration évidente. Les ouvriers anglais sont animés de sentiments révolutionnaires.
La bourgeoisie française n'osera pas envoyer ses armées pour étouffer la révolution prolétarienne en Italie, et si elle essaye de le faire, elle se cassera, le cou dans cette aventure. Si quelques dirigeants épouvantent les ouvriers avec la possibilité du blocus contre l'Italie dans le cas d'une insurrection victorieuse du prolétariat, ils le font en partant d'une conception erronée du problème. Mais, en admettant que ce blocus soit possible, doit-il être un argument contre-révolutionnaire ?
Il est évident que dans tous les pays du monde, la victoire du prolétariat n'est pas possible sans sacrifices et sans privations consentis par les ouvriers. La Russie des soviets ne supporte-t-elle pas le blocus depuis trois ans ?
Si la révolution, momentanément, ne se développe pas dans les autres pays, l'Italie peut traverser une période aussi âpre et difficile que celle traversée par le prolétariat russe, depuis le jour de la grande révolution de novembre 1917. Mais il est beaucoup plus probable que la marche de la révolution italienne ne sera pas aussi difficile que celle de la révolution russe. La Russie a dû lutter longtemps, toute seule, contre l'internationale bourgeoise. La révolution du prolétariat italien, en tout cas, ne sera pas isolée.
La classe ouvrière italienne est merveilleusement unanime. Le prolétariat italien, est unanimement pour la révolution. La bourgeoisie italienne ne pourrait pas se fier a ses troupes régulières : à l'instant décisif, ces troupes passeraient du côté des insurgés. Le prolétariat agricole est pour la, révolution.
Le dernier mot appartient au Parti des ouvriers italiens. La bourgeoisie voit l'orage qui approche et essaye fébrilement de constituer sa garde blanche. Les massacres continuels et les continuelles batailles entre les ouvriers et les sbires de la bourgeoisie nous démontrent que la guerre civile s'accentue de plus en plus. Dans cette situation, toute incertitude dans la conduite, toute hésitation à l'intérieur du Parti, peuvent être la source d'incalculables désastres pour la classe ouvrière italienne.
Au lieu d'assurer les capitalistes contre le triomphe de la révolution, il est nécessaire de garantir le succès de la révolution ; on ne peut pas y arriver avec des insurrections partielles, mais seulement avec une lutte décisive et bien organisée.
Le Comité Exécutif attire votre attention sur le fait qu'il y a un autre grave danger : celui de retarder longtemps artificiellement l'explosion de la révolution. L'Europe entière se trouve économiquement épuisée d'une telle façon que les réserves du régime capitaliste diminuent avec une rapidité catastrophique. C'est vraiment de ces réserves, qui sont le fruit du long travail du prolétariat, que les ouvriers vainqueurs devront vivre pendant la première période de leur domination. Voilà pourquoi, de même que pour toutes les autres conditions, chaque jour de retard inutile représente un obstacle immense de plus pour la révolution prolétarienne.
Nous répétons encore une fois que : « Nous sommes contre toute provocation artificielle d'insurrection ; nous sommes contre les insurrections isolées et inconsidérées. Mais nous ne voulons pas que le Parti prolétaire se transforme en un corps de pompiers, destiné à éteindre la flamme de la révolution lorsqu'elle jaillit de tous les pores de la société capitaliste. »
L'Italie présente aujourd'hui toutes les conditions essentielles qui peuvent garantir la victoire d'une grande révolution prolétarienne, d'une révolution vraiment populaire. » Il faut le comprendre, et cela doit être le point de départ.
Tel est le point de vue de la 3e Internationale. C'est maintenant aux camarades italiens de décider de ce qui leur reste à faire.
Nous croyons que de ce point de vue, le Parti Socialiste Italien a agi et continue d'agir avec trop d'hésitation. Chaque jour, nous recevons la nouvelle de nouveaux désordres en Italie. Tous les témoins, y compris vos délégués eux-mêmes, assurent qu'en Italie il y a une véritable situation révolutionnaire. Et pourtant, le P.S.I., en beaucoup d'occasions, se tient à l'écart ; dans d'autres circonstances, il se contente de contenir le mouvement, au lieu de s'efforcer de le généraliser, de lui donner le mot d'ordre, de l'organiser, de le diriger selon un plan déterminé, de le transformer, pour attaquer enfin énergiquement le domaine bourgeois. Le Parti, en plusieurs endroits, abandonne les masses aux mains des anarchistes, et s'expose ainsi au danger de perdre son autorité. Cette tactique est pleine de conséquences déplorables, dont on ne peut mesurer la portée. De cette façon ce n'est pas le Parti qui conduit les masses, ce sont, au contraire, les masses qui poussent le Parti. Le Parti est traîné à la remorque des événements, ce qui est absolument inadmissible.
Si nous examinons les causes d'un tel état de choses nous voyons que la principale consiste dans le fait que le Parti est souillé par des éléments réformistes ou libéraux bourgeois qui, le jour de la révolte, se changeront en véritables agents de la contre-révolution, ennemis de la classe ouvrière. Il est ingénu et absurde de confondre la politesse et l'honnêteté personnelle de ces individus avec le mal objectif qu'ils accomplissent.
Turati, Modigliani, Prampolini, etc., peuvent être très honnêtes personnellement, mais en fait ils sont des ennemis de la révolution, et comme tels ils ne peuvent absolument pas rester dans le parti du prolétariat communiste. Tout discours parlementaire, tout article, toute brochure réformiste est en effet une arme intellectuelle dans les mains de la bourgeoisie contre le prolétariat. Il n'est pas possible de préparer les masses à la dictature du prolétariat si, dans nos rangs, nous gardons les ennemis de la dictature ; de même, on ne peut pas préparer les masses à la lutte violente, pendant que parmi nous il y a des adversaires de principe d'une telle lutte. Il est impossible de préparer les masses pour la révolution si, parmi nous, il y a des ennemis de la révolution, partisans de la pénétration pacifique du socialisme.
Mais, puisque ces individus continuent à rester dans le Parti Socialiste italien, on comprend que la tactique de celui-ci ne peut pas être uniforme. La fraction parlementaire se traîne avec le poids mort encombrant du réformisme et cela l'empêche d'avoir une ligne d'action vraiment révolutionnaire. L'utilisation de la tribune parlementaire est nécessaire au prolétariat. Mais pour cela, il est nécessaire aussi que la fraction parlementaire du prolétariat exprime la tactique révolutionnaire du prolétariat. Malheureusement, on ne pourrait pas dire qu'il en est ainsi de la part de la fraction parlementaire du P.S.I. Cet état de choses produit à l'intérieur du Parti une tendance abstentionniste. Cette tendance a tort dans l'abstention, mais elle a parfaitement raison d'exiger l'exclusion des réformistes du Parti.
Dans les syndicats, la situation est encore plus grave. Il est nécessaire, pour que le prolétariat ait la victoire, que le Parti Socialiste prenne la direction de ces organisations. Les plus importantes places sont occupées par des réformistes, par une clique bureaucratique qui détient l'appareil de direction des syndicats et qui fait tous les efforts pour freiner la marche de la révolution.
Pour caractériser la tactique de ces messieurs, il suffit de dire que depuis six années, dans la crainte de perdre la direction de la C.G.T., ils n'ont plus convoqué le Congrès des Syndicats.
Les ouvriers sont pour la révolution et les dirigeants des syndicats sont contre la révolution. Les syndicats italiens, alliés au Parti, sont, aujourd'hui encore, adhérents à l'Internationale jaune et traîtresse d'Amsterdam, qui est une évidente agence impérialiste. Les dirigeants de vos syndicats, tels que d'Arragona et d'autres réformistes, collaborent avec la bourgeoisie. dans les commissions créées par les capitalistes pour la lutte contre la révolution. Une semblable situation est absolument inadmissible. Ce n'est pas de cette façon qu'on prépare la dictature du prolétariat. Le Parti doit exclure les réformistes, et à la place de ceux qui font le jeu de la bourgeoisie, il doit mettre les dirigeants du mouvement révolutionnaire. Le Parti doit aider le prolétariat à transformer les syndicats en des forteresses de la révolution prolétarienne.
Le 2e Congrès de l'Internationale Communiste s'est prononcé favorablement au rapprochement de toux les éléments vraiment révolutionnaires et prolétaires, du syndicalisme, de l'anarchisme, des « shop-stewards committees » et des I.W.W. En effectuant ce rapprochement, le Congrès a aidé beaucoup le mouvement ouvrier. Dans tous les pays, et en Italie principalement, on doit faire la même chose. Les dizaines de milliers d'ouvriers révolutionnaires qui, par erreur ou par ignorance, font encore partie des syndicats dirigés par les anarchistes syndicalistes (Union syndicale), sont mille fois plus proches de nous que les réformistes qui veulent adhérer à la 3e Internationale, mais qui, en fait, empêchent la marche de la révolution prolétarienne. On ne peut pas vaincre l'anarchisme si auparavant on ne vainc pas le réformisme.
Les camarades italiens ne doivent pas l'oublier et doivent prendre des décisions sérieuses et nettes sur les taches des véritables révolutionnaires, pendant l'époque révolutionnaire. L'élimination des éléments réformistes du Parti, et la collaboration avec les meilleurs éléments prolétaires du syndicalisme et de l'anarchisme, pendant la lutte révolutionnaire, voilà notre devise.
Lutter sans merci contre les éléments de droite réformistes, qui sont nos ennemis et les ennemis de la classe prolétarienne ; une constante propagande parmi les masses qui sont dirigées par les syndicalistes et les anarchistes pour éclaircir leurs erreurs ; le rapprochement systématique dans l'action révolutionnaire, telle est notre méthode.
Tout l'art de la stratégie prolétarienne repose sur la liaison du parti avec les grandes masses ouvrières. Aussi, il est indispensable que le parti donne la plus grande attention au très important mouvement des Conseils d'usine ; le parti doit diriger activement ce mouvement, du centre même et sur place, et non pas s'en abstenir sous le prétexte dédaigneux que ce mouvement a un caractère spontané, infantile, non organisé. Le devoir du Parti est justement de remédier à ces défauts et d'aider le mouvement à prendre son maximum de développement pour qu'il puisse aider au triomphe de la révolution. Le sort de tout le mouvement dépend considérablement de l'exacte solution de ces questions.
Les ennemis de la classe ouvrière comprennent parfaitement la situation. Le correspondant du journal bourgeois français L'Information a eu raison de dire que le sort de l'Italie est dans les mains du P.S.I. ; si le Parti suit la voie que lui montre Turati, le capitalisme est sauvé ; si le Parti suit la voie révolutionnaire, le capitalisme est fini. Les principaux dirigeants du Parti nous ont dit que tous les jours la bourgeoisie italienne fait de semblables déclarations.
Celles-ci ne sont pas des affirmations accidentelles. Dans presque tous les pays d'Europe, ce sont les réformistes, les jaunes, les socialistes à l'eau de rose, qui forment le principal soutien de la bourgeoisie.
En Allemagne, ce sont les Scheidemann, les Kautsky qui sauvent la bourgeoisie. En Autriche, ce sont les Bauer et les Renner. En Suède, les Branting et les Palmschern. En Belgique, ce sont les Vandervelde et les De Brouckère. En Hollande, ce sont Troelstra et Vliegen. En Pologne, les Daszyński et les Piłsudski, etc. Ce n'est pas pour rien que la bourgeoisie cherche partout des ministres socialistes. Ce n'est pas pour rien que la bourgeoisie italienne est toujours prête à prendre comme ministres MM. Modigliani, Dugoni et Cie. Ce n'est pas en vain que le gouvernement italien attire systématiquement dans les plus importantes commissions les réformistes et les « leaders » du mouvement syndical. C'est la conduite de votre parti qui doit aujourd'hui établir la destinée du capitalisme. Le Comité Exécutif exprime la certitude que le Parti ne prolongera plus d'un instant l'existence du capitalisme. Voilà pourquoi, au nom de la solidarité universelle, et de la révolution internationale, le Comité Exécutif demande à la Direction du P.S.I. de mettre toutes ces questions à l'ordre du jour dans toutes les sections et de les résoudre au Congrès du Parti, le plus tôt possible. Le Comité Exécutif croit indispensable de déclarer qu'il considère la question de l'épuration du Parti et les autres conditions d'admission à la 3e Internationale, de façon très exacte. Autrement il ne pourrait pas prendre la responsabilité du P.S.I. devant le mouvement international. Le Comité Exécutif espère que le prolétariat italien ne permettra à aucun de déserter sa place dans la grande lutte des classzs qui va s'engager, et que dans le mouvement révolutionnaire il se trouvera aux premières lignes pour assurer de son côté le pouvoir inflexible de la dictature prolétarienne.
Le 2e Congrès de l'Internationale Communiste a décidé que les Partis Communistes doivent être constitués sur le principe d'une centralisation absolue, et d'une discipline de fer, que les Comités Centraux doivent avoir, d'un Congrès à l'autre, les plus vastes pouvoirs. Il n'est pas possible autrement de diriger la guerre civile, laquelle, ainsi que toutes les guerres, exige une discipline et une forte pression de tous les éléments en lutte. Mais une sérieuse discipline prolétarienne n'est pas possible dans le P.S.I. tant que les places les plus importantes seront gardées par des éléments réformistes.
Chaque discours, chaque action de Turati, Modigliani et Cie est un coup à la discipline de votre Parti. La seule présence de ces messieurs dans le Parti est d'elle-même la négation d'une véritable discipline prolétarienne. L'ennemi est dans votre maison. Il n'est pas possible de maintenir dans ce Parti de prolétaires les adversaires convaincus et conscients de la révolution. L'Internationale Communiste vous demande, ouvriers italiens, ses frères : Délivrez le Parti des éléments bourgeois ! et alors, seulement alors, la discipline du prolétariat pourra conduire la classe ouvrière a la conquête des forteresses du capital.
Le Parti des Indépendants d'Allemagne, qui a un million d'adhérents, le Parti Socialiste français, ainsi que les autres Partis, se sont adressés à la 3e Internationale. Ils veulent adhérer à l'Internationale Communiste. A leur admission, nous avons posé une série de conditions précises (21 conditions) et nous ne les accepterons pas s'ils n'acceptent pas ces conditions.
Nous ne laisserons jamais affaiblir notre organisation de combat. Nous ne cherchons pas seulement le nombre. Nous ne voulons pas avoir des chaînes aux pieds. Nous ne laisserons pas entrer les réformistes dans nos rangs. Ces conditions sont obligatoires pour tous, pour nous ainsi que pour le prolétariat italien. La bataille décisive s'approche : l'Italie sera un pays soviétiste. Le Parti Socialiste italien sera un Parti Communiste. Le prolétariat italien sera la meilleure division de l'armée du prolétariat international.
Vive le Parti Communiste d'Italie !
Vive la République italienne des soviets !
Vive la révolution prolétarienne !
Pétrograd-Moscou, le 27 août 1920.
Le président du C.E. de l'Internationale Communiste : ZINOVIEV.
Les membres du C.E. de l'Internationale Communiste : BOUKHARINE, LENINE.