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Mansoor Hekmat

(1951-2002)

Pseudonyme de Zhoobin Razani.

Mansoor Hekmat

Marxiste iranien, fondateur en 1978 de l'Union des militants communistes, il prend part à la révolution iranienne de 1979, et sera très marqué par la création de conseils ouvriers (shoras).

Il refuse tout soutien au régime islamiste de l'ayatollah Khomeiny, contrairement à la majorité de la gauche, et dénonce le « mythe de la bourgeoisie nationale-progressiste ».

Contraints de fuir au Kurdistan en 1981, en raison de la répression, les militants de l'Union des militants communistes fusionnent avec une organisation kurde issue du maoïsme, Komala, avec laquelle ils fondent le Parti communiste d'Iran. La nouvelle organisation dispose d'une véritable armée, qui tient tête au régime iranien et aux nationalistes. Dans leur « zone libérée », les droits des femmes sont respectés, ce qui leur vaut la haine des traditionalistes.

En 1991, en totale rupture avec le nationalisme kurde, Mansoor Hekmat quitte le Parti communiste d'Iran et entraîne avec lui une grande partie de l'organisation. Il crée alors le Parti communiste-ouvrier d'Iran, puis en 1993, le Parti communiste-ouvrier d'Irak - né de l'insurrection des conseils ouvriers en 1991. Les deux partis sont étroitement mêlés dès l'origine.

Partisan du « retour à Marx », Mansoor Hekmat considérait que la classe ouvrière ne devait compter que sur ses propres forces, et qu'elle était la seule à avoir fait évoluer les choses positivement au cours du XX° siècle. Il considérait qu'il n'y avait jamais existé de pays socialistes, l'URSS et la Chine n'étant rien d'autre que des nationalismes bourgeois, qui n'avaient ni aboli le salariat et l'exploitation, ni communisé les moyens de production. Quoique inspiré par le communisme des conseils, Mansoor Hekmat accordait une grande importance à l'organisation et à la propagande, considérant que « le communisme à la marge de la société, ce n'est pas le communisme ». Il souhaitait ainsi concilier la lutte pour d'authentiques réformes sociales, notamment pour les droits des femmes, et le combat révolutionnaire.

Réfugié à Londres, Mansoor Hekmat meurt d'un cancer en juillet 2002. Après sa mort, le parti qu'il a contribué à fonder en Irak est devenu l'une des principales organisation de gauche dans ce pays.

N.D.

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