1939 |
Liu Shaoqi (1898-1969), nè á Ningxiang, dans la province de Hunan, a occupé les fonctions de vice-président du Comité central du Parti communiste chinois et de président de la République populaire de Chine. Quand la Révolution culturelle a commencé en 1966, il a été accusé d'être un tenant de la voie capitaliste et un renégat. Persécuté physiquement, il est mort de maladie en 1969. En 1980, le Comité central a adopté une résolution décrétant sa réhabilitation. |
Pour Être Un Bon Communiste
Si, d’après ce que nous avons déjà dit, nous prenons la compréhension de ce qu’est le communisme et l’établissment d’un rapport juste entre intérêt personnel et intérêt du Parti comme critères pour juger les membres et les cadres du Parti, nous constaterons que beaucoup d’entre eus répondent à ces critères et peuvent nous servir de modèls, mais d’autres n’y répondent pas et ont encore, plus ou moins, diverses idées fausses. Il ne sera sans doute pas inutile d’atirer ici l’attention de nos camarades sur ces idées fausses en lesquissant à grands traits.
Quelles sont les idées fondamentalement fausses qu’on recontre chez les camarades de notre Parti?
Premièrement, ceux qui adhérent à notre Parti ne diffèrent pas seulement entre eux par leur origine de leur appertenance de classe, ils y viennent aussi avec des buts et des mobiles différents. Bien entendu, beaucoup sont entrés au Parti pour réaliser le communisme et pour atteindre le grand but de l’émancipation du prolétariat et du genre humain; il y en a cependant qui sont venus au Parti pour d’autres raisons et dans d’autres buts. Pour exemple, certains camarades d’origine paysanne s’imagine que “le renversement des despotes locaux et la distributions des terres”, c’est du communisme. Ils ne comprenaient pas la véritable signification du communisme en adhérant au Parti. Aujourd’hui, il y a aussi bien des gens pour qui la principale raison de leur ralliement au Parti est que celui-ci oppose une résistance résolue au Japon et préconise un front uni national antijaponais. Certains sont venus au Parti parce qu’ils étaient tout éblouis de son prestige ou parce qu’ils se rendaient vaguement compte qu’il pouvait sauver la Chine. D’autres, principalement, pour y trouver à leur situation personnelle une issue que la société leur refusait; ils n’avaient pas d’occupation fixe, pas de travail, nul moyen de s'instruire, ou bien ils voulaient se libérer de l’emprise familiale, échapper à un mariage forcé etc. D’autres enfin sont venus au Parti parce qu’ils comptait sur lui pour payer moins d’impôts, parce qu’ils espéraient devenir influents plus tard ou parce que les parents ou les amis les avaient introduits, etc. Il est fort naturel que de tels camarades n’aient pas une notion bien claire, bien définie de la conception communiste du monde, qu’ils ne comprennent pas la grandeur et les difficultés de la cause communiste et qu’ils soient incapables de prendre une position prolétarienne ferme. Il est tout aussi naturel qu’à certains moments critique, dans certaines conditions, quelques-uns d’entre eux aient flanché ou changé. En entrant du Parti, ils y ont apporté toutes sortes d’idées; il est donc extrêmement important qu’ils s’instruisent, s’éduquent et se forment. Sinon, ils ne pourraient devenir des combattants révolutionnaires du prolétariat.
Néanmoins, il ne s’agit pas là d’un problème bien grave. Après tout, il n’est pas mauvais que certains cherchent appui dans le Parti communiste, qu’ils y viennent pour trouver une issue à leur situation et qu’ils en approuvent la politique. Ils ne se trompent pas en venant à nous. A’exception des espions, traîtres, arrivistes et ambitieux, nous leur faisons à tous bon acceuil. Ils peuvent être admis, s’ils acceptent et sont prêts à observer le programme et les statuts du Parti, à militer dans une organisation du Parti et à acquitter les cotisations. Quant à l’étude plus poussée et à la compréhension plus profonde du communisme ainsi que le programme et des statuts du Parti, ils y viendront après avoir adhéré au Parti et, sur la base des connaissances qu’ils auront acquises, ils formeront et s’éduqueront dans la lutte révolutionnaire; ils auront ainsi toutes les chances de devenir d’excellents communistes. A vrai dire, bien comprendre le communisme ainsi que le programme et les statuts du Parti est pour beaucoup choses impossible avant leur adhésion au Parti. C’est pourquoi nous posons comme condition d’admission au Parti l’acceptation de son programme et de ses statuts et non leur parfaite compréhension. Même s’ils n’ont pas compris à fond le communisme avant d’adhérer au Parti, beaucoups de gens peuvent néanmoins devenir d’actifs combattants dans le mouvement communiste d’aujourd’hui, dans le mouvement révolutionnaire actuel. Ils peuvent devenir des communistes sinscients, à condition qu’ils s’adonnent à l’étude après leur entrée dans le Parti. En outre, les statuts de notre Parti stipulent que ses membres sont libres de se retirer du Parti (il n’est pas question de liberté d’adhésion). Si in membre n’a pas une profonde confiance dans le communisme, s’il ne peut supporter la rigueur de la vie au sein du Parti, ou quelle que soit sa raison, il est libre de déclarer au Parti qu’il se retire et celui-ci lui permit de quitter ses rangs. Après son départ, et tant qu’il ne divulguera pas les secrets du Parti et ne mênera aucune activité de sape contre lui, le Parti le laissera tranquille. Quant aux arrivistes et aux espions qui sont infiltrés dans le Parti, ils seront naturellement expulsés. C’est le seul moyen de préserver la pureté de notre Parti.
Deuxièmement, certains membres du Parti ont encore un individualisme et un égoisme relativement prononcés.
L’individualisme se manifeste de plusieurs façons: Certains ont l’habitude de faire passer leur intérêt personnel avant l’intérêt du Parti lorsqu’il s’agit de résoudre un problème concret. Préoccupés seulement de leurs gains ou de leurs pertes propres, ils ramènent tout à leur intérêt personnel; ou bien tournant tout à leur avantage, ils profitent du travail du Parti pour atteindre certains buts personnels; ou encore, sous de pompeux prétextes de principe ou d’intérêt du Parti, ils assouvissent leur rancune contre des camarades en les attaquant par représailles. Quand on en vient au questions de traitement, de confort et aux autres sujets concernant la vie privée, ils en veulent toujours plus que lea autres, se comparent à ceux qui jouissent du meilleur traitement, redoublent d’efforts pour avoir les mêmes avantages et chantent victiore lorsqu’ils les obtiennent. Mais quand on en vient au travail, c’est aux moins capables qu’ils se comparent. S’il y a des tâches ardues à remplir, ils tentent d’y échapper. Au moment du danger, ils cherchent à s’enfuir. Du personnel de service, il leur en faut toujours davantage. Leur logement doit toujours être des meilleurs. Ils aiment à parader et veulent que la gloire du Parti rejaillisse sur eux. Ils cherchent à accaparer tout ce qui est intéressant, mais lorsqu’il s’agit de “choses désagréables”, ils préfèrent n’être jamais dans le coup. Ces gens-là ont la tête farcie de l’idéologie des classes exploiteuses. Ils croient aux maximes: “Chacun pour soi, ou l’on est châtié par le Ciel et la Terre”, “L’homme est un animal égoïste” et “Personne au monde n’est vraiment désintéressé, à moins d’être un sot ou un niais” Avec ces trivialités de classes exploiteuses, ils vont jusqu’à justifier leur égoïsme et leur individualisme. Des gens de cet acabit, il s’en trouve effectivement dans notre Parti.
Souvent, cet individualisme égoïste se traduit aussi, à intérieur du Parti, par des querelles sans principes, des luttes fractionnelles, du sectarisme et de l’esprit de clocher; il trouve également son expression dans l’inobservation ou violation volontaire de la discipline du Parti. La plupart des luttes sans principes ont pour motif l’intérêt personnel. Ceux qui font de la lutte fractionnele ou donnent dans le sectarisme placent habituellemnt l’intérêt de l’individu ou d’un minorité au-dessus de l’intérêt du Parti. Dans leur lutte fractionnelle sans principes, ils sapent souvent consciemment l’orginisation et la discipline du Parti, se livrant à des attaques sans principes ou à des attaques délibérées contre tel ou tel, alors qu’ils nouent avec d’autres de se couvrir et de se louer mutuellement, etc.
Quant à l’esprit de clocher dans le ârti, il vient principalement de ce que certains camarades voient seulement les intérêts partiels, c’est-à-dire l’intérêt de tout le Parti et le travail d’autres secteurs et d’autres régions. Au point de vue politique et idéologique, cela ressemble à du corporatisme. Ceux qui ont l’esprit de clocher n’y sont certes pas toujours pousées par l’individualisme, mes ceux qui ont l’esprit individualiste tombent souvent dans l’erreur de l’esprit de clocher.
Troisièment, la présomption, la conception individualiste de l’heroïsme, le désir de paraître, etc. subsistent encore, plus ou moins, dans l’esprit d’un bon nombre de camarades du Parti.
Les gens qui ont ces idées-là se préoccupent avant tout de leur position dans le Parti. Ils aiment à se pavaner, à s’entendre flatter et louer. Ils sont ambitieux, ils aiment à faire le compètent, à’s’attribuer le mérite de tout, à se faire voir, à garder tout en main; leur style de travail n’est pas démocratique. Ils sont pleins de vanité, ils refusent de suer leur ouvrage, ils répugnent à s’occuper des affaires courantes ou d’un travail technique. Ils sont hautains et, au moindre succès, ils deviennent arrogants et croient que personne ne les vaut; ils cherchent à éclipser les autres et ne peuvent se sésoudre à les traiter sur un pied d’égalité, avec modestie et politesse. Ils sont pleins d’eux-mêmes, ont la manie d’endoctriner, et sermonner, de régenter et essaient toujours de grimper par-dessus la tête des autres, sans daigner apprendre quelque chose d’autrui, en particulier des masses, sans écouter les opinions et les critiques bien fondées. Ils sont faits pour “monter” et non pour “decendre” pour “les jours sereins” et non pour “la guigne”, et ils ne peuvent supporter une injustice. Agités d’un désir de renom profondément enraciné, ils cherchent à se faire passer même pour de “grands hommes” et des “héros” de la cause communiste, et même ne reculent devant rien pour assouvir leur ambition. S’ils n’arrivent pas à atteindre leur bur, s’ils sont victimes d’une injustice, ils risquent de flancher. L’histoire du Parti connait bon nombre de gens qui nos ont quittés à la suite de défaillances de cet ordre. Ces gens-là ont encore des idées venues des classes exploiteuses; ils ne comprennent pas la grandeur du communisme, ils n’ont pas la largeur de vue d’un communiste.
Les communistes ne doivent se montrer nis suffisants ni présomptueux. Admettons que certains de nos camarades soient très capables, qu’ils aient fait du bon travail et obtenu d’importants succès, des succès qu’on pourrait qualifier de “grands” et dont ils auraient le droit d’être fiers (par exemple, les commandants de notre armée qui ont remporté des victiores à la tête de milliers et de milliers d’hommes, les dirigeants de notre Parti et de notre travail en masse qui, en divers endroits, ont su créer par leur action des situations bien meilleures). Mais, après tout, qu’est-ce que la grandeur de ces succès comparée à l’ensemble de la cause du communisme? Pour quelq’un qui possède la conception communiste du monde, qu’y a-t-il là dont on puisse tant se glorifier?
Un membre du Parti qui a accomplli correctement son travail et l’a mené à bien n’a fait que son devoir. Il doit se garder de la suffisance et de la présomption, et faire de son mieux pour ne pas commettre d’erreurs ou pour en commettre le moins possible.
Comment la situation personnelle pourrair-elle-valoir qu’un membre du Parti s’en soucie? Elle ne saurait être plus élevée que celle d’un empereur. Or qu’est-ce qu’un empereur comparé à un combatant de la cause du communisme? “Une goutte dans la mer”, comme l’a dit le camarade Staline. Qu’y a-t-il donc, en définitive, dans une situation personnelle, qui mérite qu’on soucie ou qu’on s’en vante?
Il est exact que notre Parti, que la cause communiste ont besoin d’innmbrables héros du communisme, de nombreux dirigeants des masses jouissant de prestige. A l’heure actuelle, nous en avons vraiment trop peu, et il nous faut encore former et tremper un grand nombre de bons dirigeants et de héros révolutionnaires communistes dans tous les domaines. C’est certainment là un point très important pour notre cause, et il ne faut absolument pas le négliger. Quiconque le sous-estime ne comprend rien à la façon de faire avancer la cause communiste. Pour la faire avancer, il est nécessaire que nous renforcions considéramlement l’esprit d’enterprise révolutionnaire des membrres de notre parti et mettions pleinement en jeu leur dynamisme. Nous sommes obligés d’ammettre qu’actuellement nous n’en faisons pas assez sous ce rapport. C’est un fait, par exemple, que certains membres du Parti n’étudient pas avec assez d’assiduité et ne marquent pas pour la politique et la théorie un intérêt suffisant. C’est pourquoi, si nous nous opposons à l’heroïsme individuel et à l’ostentation, nous ne sommes nullement contre l’esprit d’enterprise de nos membres. Le désir de faire des progrès dans l’intérêt du peuple est la qualité la plus précieuse d’un communiste. Mais l’esprit d’entreprise prolétarien et communiste est totalement différent de “l’esprit d’entreprise” individualiste. Le premier recherche la vérité, la soutient et combat pour elle de la façon la plus efficace. Il est de caractère progressiste et a devant lui des perspectives de développement illimitées, alors que le second n’offre aucun avenir même pour l’individu. Car l’intérêt personnel pousse en général ceux qui ont une conception individualiste à nier, à dissimuler ou à défigurer délibrément la vérité.
Nos camarades doivent comprendre qu’un dirigeant ou un héros véritable de la cause communiste n’est jamais un dirigeant ou un héros individualiste et qu’il ne saurait jamais s’atribuer ces titres ou se désigner lui-même. Celui qui s’octroie le titre de dirigeant ou vise à en devinir un ne sera jamais un dirigeant dans notre Parti. La masse des membres de notre Parti ne veut pas être dirigée par des individus infatués d’eux mêmes, qui se laissent aller à l’heroïsme individuel, à l’ostentation, à l’ambition personnelle et à la vanité. Aucun communiste n’a le droit de demander à la masse des membres du Parti de l’élever à la position de dirigeant ou de l’y maintenir. Seuls les communistes qui n’ont aucune visée personnelle et sont entièrement dévoués au Parti, seuls ceux qui se sont assimilé a la théorie et la méthode du marxisme-léninisme, qui se montrent compétents dans la pratique, qui sont capables de diriger correctement le travail du Parti et qui étudient assidûment et ne cessent de faire des progrès, seuls ces communistes sont en mesure ed gagner la confiance du Parti, d’obtenir l’audience et le soutien de la masse des membres du Parti et de devenir ainsi des dirigeants et des héros de la cause communiste.
Nos camarades doivent comprendre qussi qu’un membre du Parti, un dirigeant, un héros, quel qu’il soit, ne peut effectuer qu’une partie du travail en ne peut pas assumer qu’une part de la responsabilité dans la cause communiste. Le communisme est une entreprise qui exige les efforts collectifs de millions et de millions d’hommes pendant une longue période; aucun individu, à lui seul, n’est en pouvoir de la faire triompher. Même de grands hommes comme Marx, Engels, Lénine et Staline n’ont peut accomplir qu’une partie du travail de la cause communiste. L’œuvre à laquelle ils ont travaillé exige encore les efforts conjoints et soutenus de millions de millions d’hommes comme nous. Nous, simples membres du Parti, nous effectuons aussi une partie du travail de la cause communiste et assumons aussi une part de responsabilité. Notre part est certes beaucoup plus petit que celle de Marx, Engels, Lénine et Staline. Néanmoins, nous avons notre part aussi; qu’elle soit petite ou grande, c’est toujours “un part” de la même grande cause. Donc, si nous faisons bien notre part de travail, nous pouvons considérer que nous avons fait notre devoir. Naturellement, nous devons faire notre possible pour travailler plus, mais si nous ne le pouvons pas, si nous ne pouvons faire que peu de chose, c’est encore utile et tout aussi honorable. En tout cas, le moins que nous puissions faire c’est de ne pas entraver le progrès de la cause communiste, c’est d’assumer notre part de responsabilité, petite ou grande, et d’accomplir notre tâche, quelle soit lourde ou légère. Telle est l’attitude correcte qu’un communiste doit adopter. Les camarades qui répugnent à effectuer un travail technique pensent que ce travail étoufferait leurs talents, les priverait des moyens de devenir célèbres (en réalité, ce n’est pas le cas: Stakhanov(111). par exemple, est sorti des rangs des ouvriers qualifiés), les empêcherait de donner leur mesure et. par conséquent. leur ferait perdre tant soit peu cet esprit d’entreprise que tout membre du Parti doit posséder. Une telle vue est erronée. Le travail technique tient une place extrêmement improtante dans le travail de notre Parti, et les camarades qui s’en occupent assument leur part de responsabilité dans la cause du communisme tout comme les camarades chargés d’un autre genre de travail. Faire ce que vous demande le Parti et, que ce travail vous plaise ou non, le faire de bonne grâce et de votre mieux, voilà l’attitude d’un communiste à l’égard du travail.
Bien entendu, en assignant un travail aux membrers du Parti, l’organisation et les responsables du Parti doivent, dans toute la mesure du possible, prendre en considération les inclinations et aptitiudes personnelles de ces membres, déveloper leurs talents et stimuler leur ardent désir d’aller de l’avant. Mais un membre du Parti ne doit pas, pour des raisons de préférence personnelle, refuser le travail dont le Parti veut le charger.
Quatrièmement, un petit nombre de camarades sont tout imbus de l’idéologie des classes exploiteuses. Ils n’ont généralement aucun scruple dans leur façon de traiter les camarades ou de résoudre les problèmes du Parti; le grand et sincère esprit prolétarien et communiste d’entraide et de solidarité leur fait complètement défaut.
Ceux qui ont une telle idéologie cherchent toujours à rehausser dans le Parti leur propre mérite et, pour y parvenir, attaquent les autres et leur font du tort. Ils jalousent ceux qui sont plus capables qu’eux. Ils cherchent toujours à ramener en arrière ceux qui les devancent. Ils ne supportent pas de jourer un rôle de second plan et ils ne pensent qu’à eux-mêmes sans s’occuper des autres. Quand ils voient des camarades aux prises avec des difficultés ou surpris par des revers, ils triomphent de leur malheur, en tirent une joie maligne et n’ont rien de cette sympathie qui doit exister entre camarades. Ils s’arrangent même pour nuire aux camarades, “jettent des pierres à ceux qui sont déjà au fond du puits”, profitent de leurs points faibles et de leurs difficultés pour porter un coup et leur faire du mal. Ils profitent de la moindre lacune, exploitent et aggravent tous les défauts dans l’organization et le travail du Parti, pour en tirer un avantage personnel. Ils aiment à susciter les différends au sein du Parti, à dire du mal des uns et des autres derrière leur dos et se livrent à des intrigues pour semer la discorde. Ils aiment à se mêler de toutes lutte sans principes qui peut surgir dans le Parti, tant ils s’interessent à ce genre de querelles sans principes. Et c’est surtout quand le Parti est en difficulté qu’ils s’attachent à susciter ces querelles, à les attiser. En somme, ils sont profondément corrompus et manquent totalement de droiture. Ne serait-il pas absurde de penser que des gens pareils puissent assimiler la théorie et la méthode du marxisme-léninisme et refléter l’idéologie prolétarienne? De toute évidence, ils ne font que refléter l’idéologie des classes exploiteuses sur le déclin.
Tous les exploiteurs, pour prospéerer, nuisent forcément aux autres. Pour accroître ses propres richesses ou pour éviter la faillite lors d’une crise économique, le capitaliste est obligé d’éliminer un grand nombre de capitalistes plus petits que lui et de réduire d’innombrables ouvriers à la famine. Pour s’enrichir, le propriétaire foncier doit exploiter les paysans et déposséder beaucoup de gens de leur terre. L’expansion des pays fascistes, comme l’Allemagne, l’Italie et le Japon, n’a pu et ne peut raire qu’aux dépens d’autres pays, par la conquête de l’Autriche, de la Tchécoslvaquie, de l’Abyssinis(112), etc. et par l’agression contre la Chine. Nuire aux autres et les ruiner sont de tout temps les conditions indispensables au développement des exploiteurs, dont le bonheur est fondé sur les souffrances d’autrui. Il est donc impossible qu’il y ait entre les exploiteurs une solidarité vraiment durable, une entraide véritable, une vraie sympathie d’homme à homme. Ils recourent inévitalbement à des intrugues, à des menées sournoises, afin d’acculer les autres à la ruine. Cependant, ils sont obligés de mentir et de se faire passer devant les masses pour des saints, pour des défenseurs de la justice. Ce sont là les caractéristiques de toutes les classes exploiteuses décadentes. Pour eux, elles sont peut-être des critères de morale “élevée”, mais aux yeux du proletairiat et des masses populaires elles ne sont que les régles de la plus criminelle des conduites.
Le prolétariat est totalement différent de toutes les classes exploiteuses. Il n’exploite pas les autres, mais il est exploité. Il n’y a de conflits d’intérêts fondamentaux ne dans ses rangs ni entre lui et les autres masses laborieuses opprimées et exploitées. Pour se déveloper et pour s’émanciper, non seulement le prolétariat n’a pas besoin de nuire à l’intérêt et au développement des autres masses travailleuses, mais il doit s’unir à elles dans la lutte commune. S’il veut s’émanciper lui-même, il doit émanciper em même temps tous les travailleurs et l’humanité tout entière. L’émancipation d’un seul ouvrieur ou d’un groupe séparé d’ouvriers est chose impossible. Le prolétariat doit poursuivre jusqu’au bout l’émancipation de l’hmanité et lutter pas à pas pour qu’elle se réalise. Il lui est impossible de s’arrêter et de transiger à mi-chemin.
Cette situation objective du prolétariat determine l’idéologie des ouvriers conscients, idéologie diamétralement opposée à cette des exploiteurs. Les communistes sont les combattants qui sont armés du marxisme-léninisme; impitoyables dans leur lutte contre les ennemis du peuple, ils ne le sont jamais dans leurs rapports avec leurs frères et camarades des classes laborieuses. Ils font une distinction rigoureuse entre les attitudes et les méthodes qui doivent être adoptées vis-à-vis de l’ennemi ou à l’égard des camarades et des amis. Ils ont une aimité, une affection et une sympathie aussi grandes que sincères pour leurs frères de classe et pour tous les travailleurs opprimés et exploités, et montrent dans leurs rapports avec eux un magnifique esprit d’entraide, et solidarité constant et de véritable égalité. Ils s’opposent absolument à ce que quiconque possède un privilège quelquonque, ils rejettent pour eux-mêmes toute idée de privilège, ils estiment que c’est une chose impensable, que ce serait un véritable affront pour eux d’occuper une position privéligée au sein du peuple. S’ils veulent avancer eux-mêmes et améliorer leur condition, ils ne peuvent y arriver qu’en travaillant au progrès des autres et en élevant la condition de toute la classe laborieuse. Sur le terrain de l’idéologie, en politique ou dans le travail, ils tiennent à ne pas se laisser distancer et manifestent un magnifique esprit d’entreprise; en même temps, ils estiment, aiment et aident ceux qui leur sont supepérieurs dans ces matières, et, sans les jalousser le moins du monde, ils s’efforcent de les prendre pour maîtres. Ils ressentent un profond intérêt pour les souffrances de tous les pays, suivent avec attention la lutte libératrice des travailleurs dans toutes les pays du monde, leurs victoires et leurs défaites, qu’ils considèrent comme les leurs propres, en quelque endroit qu’elles se produisent, et manifestent ainsi la solidarité la plus grande. Ils estiment qu’ils auraient tort de rester indifférents à l’égard de la lutte émancipatrice des travailleurs et des opprimés, qu’il serait criminel de se réjouir de leurs infortunes. Ils aiment leurs camarades et leurs frères; ils en critiquent franchement et sincèrement les faiblesses et les erreurs (c’est là, en effet, un temoignage de véritable affection). En matière de principe, ils ne leur font point de concessions et ne transigent jamais avec eux; à plus prote raison, ils n’encouragent jamais leurs erreurs et leurs faiblesses (ce ne serait pas aimer les camarades d’une affection véritable que de passer sur leurs erreurs, voire de les encourager). Ils s’emploient par tous les moyens à aider les camarades à surmonter ces faiblesses et à corriger ses erreurs, qu’ils n’exploitent ni n’aggravent jamais de façon à placer leurs camarades dans une situation fâcheuse, voire à rendre leurs fautes irrémédiables. Ils rendent le bien pour le mal, ils aident leurs camarades et leurs frères à corriger les erreurs sans jamais nourrir le moindre désir de représailles. Sévères envers eux-mêmes, ils sont indulgents pour les autres. Ils tiennent fermement et strictement sur une position de principe, et adoptent une attitude franche, droite et sérieuse, ils ne font aucune concession de principe, ils ne tolèrent aucune atteinte à l’intérêt du Parti, ils n’admettent pas non plus qu’on leur fasse des insultes; ils ont un mépris particulier pour ceux qui leur prodiguent, contrairerment à tout principe, des louanges, des flatteries, des flagorneries. Ils s’opposent à toutes les luttes sans principes, ils ne s’y laissent pas entraîner, et si on les critique derrière leur dos de façon irresponsable et au hasard, ils n’en sont pas influencés ou irrités au point de s’écarter de leur position de principe, de ne plus pouvoir réfléchir avec calme ou de perdre leur sang-froid. Telles sont les vertus prolétariennes que tout communiste doit chercher à acquérir et à developper. Les grands fondateurs du marxisme-léninisme les incarnent sous la forme la plus condensée, la plus typique et la plus concrète. Ces vertus constituent la conscience morale dans la société d’aujoud’hui, et c’est le Parti communiste qui incarne cette conscience. Il nous appartient de promouvoir et d’exalter cette conscience morale prolétarienne en triomphant de toute perversion.
Cinquièment, la petitesse d’esprit, la mesquinerie, la méconnaissance de l’intérêt général sont des défauts qui se rencontrent encore chez certains camarades de notre Parti. Il leur manque l’envergure et la largeur de vue d’un communiste; aveugles aux grandes questions, ils se passionnent pour les petites choses qui sont sous leur nez. Ils ne s’intéressent guère aux problèmes vitaux, aux événements de la plus haute importance pour le Parti et pour la révolution, mais se disputent souvent pour des riens, argumentnet gravement et sans fin sur des vétilles pour lesquelles ils se tourmentent d’une façon excessive. Ces gens-là se laissent d’ailleurs facilement gagner par de petites faveurs. Ils ont cette étroitesse d’esprit qui caractérise la petit producteur de la société rurale.
D’autre part, certains ne prennent pas toujours de positions claires et définies dans la vie du Parti; pour eux, tout pourrait aller, ceci aussi bien que cela. Ils sont en fait de deux catégories: pour les uns, c’est une question de connaissance, pour lea autres, c’est une question de qualités morales. Ces derniers cherchent toujours à speculer sur les circonstances, à menager la chèvre et le chou, à complaire à tout le monde. Tenir un langage diffèrent suivant les gens et les circonstances, tourner comme une girouette, n’avoir aucun principe, voilà leurs caractéristiques. Parfois, ils resemblent tout bonnement à la chauve-souris d’Esope(113) et sont toujours prêts à passer du côté du vainquer. Ces gens qui ne sont ni chair ni poisson, ces gens à double face ne sont pas tout à fait inconnus dans nos rangs. Ils ont les traits du courtier à l’ancienne mode. De plus, certains succombent aux séductions des classes exploiteuses de l’ancienne société. Devant le spectacle de ce monde scintillant, devant tout cet or, devant la beauté, ils commencent à chanceler, tournent mal et peuvent aller jusqu’à trahir le Parti et la révolution.
Enfin, l’impétuosité et le caractère flottant propres à la petite bourgeoisie, le penchant à la destruction du Lumpenproletariatet des paysans ruinés se reflètent souvent aussi dans l’idéologie de certains camarades, mais je ne m’étendrai pas ici sur cette question.
En résumé. notre Partie représente la grande et puissante idéologie communiste du prolétariat. Mais il est à noter que les diverses idées non prolétariennes et même celles des classes exploiteuses sur leur déclin trouvent encore un écho plus ou moins grand chez certains de nos camarades. Tantôt ces idées existent à l’état latent dans le Parti et ne se révèlent qu’à propos de certains problèmes mineurs de la vie quotidienne. Tantôt elles s’avivent et découvrent systématiquiment sur des questions de principe, sur des questions politiques importantes ou sur des questions de la lutte à l’intérieur du Parti. Certains secteurs, certains maillons de l’organisation du Parti peuvent aussi être dominés ou corrodés par ces idées erronées. Lorsqu’elles se développent au plus haut degré, comme par exemple qu temps où des gens comme Chen Duxiu(114) et Zhang Guotao(115) détenaient le pouvior dans le Parti, elles parviennent à subjuguer temporairement les organes dirigeants importants du Parti. Mais en temps normal, elles sont tenues en respect par l’idéologie prolétarienne correcte. D’où la lutte entre l’idéologie prolétarienne et l’idiologie non prolétarienne à l’intérieur du Parti. Il va de même pour certains membres du Parti pris individuellement. Quelquefoi, une idée erronée sommeille en eux, elle est amîtriseée. Mais à d’autres moments, elle se développe au point de gourverner leurs actes. D’où les contradictions et les luttes qui éclatent chez un membre du Parti entre l’idéologie prolétarienne et l’idéologie non prolétarienne. En faisant son éducation idéologique, un membre du Parti se propose de surmonter, d’éliminer consciemment toutes les idées erronées et non prolétariennes au moyen de l’idéologie prolétarienne et de la conception communiste du monde.
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