Publiée dans La Correspondance Internationale, n°17, 28 février 1923, p. 115 ; une lettre de Zinoviev et Boukharine à M. Jousselin
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L’« Affaire» du complot des communistes français vient, nous semble-t-il, d'entrer dans une phase nouvelle. N. Boukharine et G. Zinoviev ont en effet adressé au ministre de la Justice et à M. Jousselin, à Paris, la lettre suivante. L’occasion est désormais offerte à la Justice française de faire toute la lumière sur les « agissements» du communisme international. La saisiront-ils ?
Monsieur,
Février 1923
L'inculpation relevée contre nos compagnons de lutte dans l'action internationale du prolétariat — Cachin, Monmousseau, Treint, et autres emprisonnés, se fonde principalement sur un discours de Boukharine. Les soussignés vous prient de bien vouloir les convoquer en qualité de témoins. La Justice de la République française se rend parfaitement compte qu’il s'agit d'une inculpation politique connexe à des événements de la plus grande importance internationale. L’occasion se présente ainsi, d'une part, d’élucider à la fois le rôle démocratique de la République française et l'attitude de l'Internationale Communiste, de l’autre part d’élucider le sens du discours de Boukharine et la véracité des accusations officielles, cela tant dans la presse de la bourgeoisie démocratique française que devant le tribunal. Nous ne doutons plus que la Justice de la France démocratique, réputée pour son impartialité et pour son amour de la vérité objective, satisfera notre demande. L’un de nous est l'auteur du discours incriminé ; l'autre le président de l'Internationale Communiste et du IVème Congrès de Moscou où fut prononcé ce discours.
Boukharine, G. Zinoviev