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(1898-?)
Louis Badina demeurait à Gafour (Tunisie) lorsqu’il s’engagea
volontairement pour trois ans le 7 avril 1917. Il devint
quartier-maître mécanicien au 5e dépôt des Équipages de la Flotte et
participa aux mutineries de la Mer noire. Évadé le 17 avril 1919 de
Galatz (Roumanie) où il était en prévention de conseil de guerre, il
se constitua prisonnier le 22 septembre 1920 à Menton et fut
condamné à quinze ans de détention dans une enceinte fortifiée et à
la dégradation militaire le 9 mars 1921 par le conseil militaire
maritime permanent de Toulon à compter du 22 septembre 1920 pour
complot contre l’autorité du commandement et désertion à l’étranger
en temps de guerre. Il bénéficia d’une grâce amnistiante le 2 août
1922 et sortit de la prison de Nîmes. Badina avait été élu à deux
reprises conseiller municipal communiste de Paris dans le quartier
de la Santé en décembre 1921 puis le 26 mars 1922. Le PC l’avait
présenté à de nombreuses élections dans le Var, les Alpes-Maritimes
et plusieurs autres départements. En 1924, Louis Badina était contremaître dans une société de constructions mécaniques du Canet, banlieue ouvrière de Marseille. Il avait été exclu du syndicat des Métaux et du Parti communiste « pour avoir trahi ses camarades » et militait alors dans les groupements anarchistes. Le 3 septembre 1924, au cours d’une réunion tumultueuse où il put s’exprimer à grand-peine sous les huées des communistes, il accusa André Marty, en présence de ce dernier, d’être un mouchard, d’avoir négocié avec le commandant lors de la mutinerie de la Mer Noire, et d’avoir voulu vendre le navire aux Soviets. Selon Roland Gaucher, Badina, qui n’avait pu supporter la discipline du PC était revenu à l’anarchisme puis « ne tarda pas à mener la vie aventureuse d’un mauvais garçon. Il périra à Marseille au cours d’un règlement de comptes ». Notice publiée sur le site Dictionnaire de militants anarchistes Sources citées : Arch. Nat. F7/13165, rapport du 2 août 1922. —
Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10801, rapport du 4 septembre
1924. — 2e congrès du PC Paris, octobre 1922, rapport moral. R.
Gaucher, Histoire secrète du Parti communiste français, p. 60. —
A. Marty, La Révolte de la Mer Noire, Fac-similé, F. Maspero. =
notice d’ A. Olivesi in « Dictionnaire biographique du
mouvement ouvrier… », op. cit. //
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