La Conférence de la IV° Internationale tient à affirmer sa totale solidarité avec les combattants d'Espagne, quel que soit leur parti, qui luttent les armes à la main contre les bandes criminelles de Franco-Hitler-Mussolini.

Elle affirme sa volonté de tout mettre en œuvre pour briser le blocus instauré par l'initiative du gouvernement français de Front populaire, du gouvernement anglais et du gouvernement russe, le 6 août 1936.

Elle rappelle avec fierté que la première aide pratique, effective, en volontaires, alors que les partis du Front populaire bavardaient sur la neutralité, fut apportée par les sections de la IV°Internationale, en particulier française et belge. Elle salue la mémoire de ses militants tombés les premiers jours dans la lutte contre Franco, Robert de Fauconnet, membre du P.O.I., mort à Huesca, Pasque, du P.S.R. belge, mort à Irun, ainsi que de nombreux autres camarades, tués, blessés ou mutilés.

A cette époque, les ouvriers révolutionnaires dans les milices, dans les usines, à l'arrière et au front, étaient les maîtres. Aujourd'hui, les artisans des premières victoires ont été emprisonnés et sont traqués. La bureaucratie de Staline, alliée aux chefs socialistes, aux chefs « anarchistes » et aux bourgeois, a imposé, en contrepartie d'une aide matérielle extrêmement précaire, la répression contre les « trotskistes » et contre les militants anarchistes.

Le but poursuivi par la terreur stalino-bourgeoise a été de restaurer la propriété bourgeoise et de déposséder les ouvriers des conquêtes de juillet 1936. C'est dans cette répression qui décapite l'armée républicaine que se trouve la cause principale de la défaite.

Libérez les meilleurs combattants ! Libérez les militants du P.O.U.M., de la F.A.I. ! Libérez Munis, Carlini, anciens miliciens, membres de la IV° Internationale ! Ils ne demandent qu'à reprendre leurs postes de combat, à l'avant-garde des armées républicaines. Combattants ouvriers, imposez que cessent les provocations et les persécutions de Negrin-Staline, importées directement de Moscou !

Dans le même temps qu'ils calomnient et persécutent les révolutionnaires dans le monde entier, les chefs du Front populaire, responsables du blocus, ne font que des phrases pour endormir l'esprit de lutte des ouvriers.

La IV° Internationale, tout en s'efforçant d'organiser la solidarité sur tous les terrains, proclame depuis le début que l'aide efficace la meilleure que les ouvriers du monde puissent apporter à leurs frères d'Espagne réside dans l'action directe, organisée particulièrement par les syndicats de l'industrie de guerre, des transports, des ports, dans le boycottage des envois aux fascistes, et dans la grève générale pour renverser les gouvernements du blocus.

La IV° Internationale proclame que seule la victoire contre Franco peut rouvrir les perspectives de la révolution prolétarienne. C'est pourquoi, malgré les provocations et persécutions du gouvernement Negrin-Staline, et tout en combattant ce gouvernement de défaite et de réaction, les ouvriers avancés doivent travailler de toutes leurs forces à la victoire des armées républicaines.

Le Comité exécutif de la IV° Internationale.