1937 |
Article, écrit sous le pseudonyme de W(alter) St(een), publié dans "New International, May 1938" puis en français dans "Quatrième Internationale" (juin 1938) Les deux dernières notes de la publication française ont été corrigées à partir de la publication originale en anglais. Nous reproduisons le texte primitif en français de ces deux notes pour laisser le lecteur juge de l'opportunité de ces corrections. (Note du MIA) "Je recommande le plus chaleureusement possible cet article à lattention de tous les camarades. Comme il ne contient aucune polémique 'interne', il peut et doit, à mon avis, être reproduit dans toutes nos publications. Lexcellent article du camarade W. St. montre une fois de plus que de nouveaux cadres marxistes très sérieux ont grandi chez nous." (Trotsky uvres, t. 16, pp. 114-5) |
Les tâches du prolétariat pendant la guerre
Le compte rendu du livre "The Case of Leon Trotsky" paru dans le premier numéro de "Der einzige Weg" [La seule voie - journal trotskyste allemand] cite l'intéressante déclaration suivante du camarade Trotsky sur la différence entre les tâches du prolétariat, dans le cas dune guerre entre la France et lURSS dune part, et lAllemagne et le Japon dautre part :
"STOLBERG : La Russie et la France ont déjà une alliance militaire. Supposons qu'une guerre internationale éclate. Ce n'est pas ce que vous diriez sur la classe ouvrière russe qui m'importe. Je le sais. Que diriez-vous à la classe ouvrière française par rapport à la défense de l'Union Soviétique ? Diriez-vous : “changez le gouvernement français” ?
"TROTSKY : La réponse à cette question a été donnée plus ou moins dans la thèse 'La IVème Internationale et la guerre', en ce sens : en France je resterais en opposition au gouvernement et développerais cette opposition systématiquement. En Allemagne et au Japon je ferai tout ce que je pourrais pour saboter la machine de guerre. Ce sont deux choses différentes. En Allemagne et au Japon, jappliquerais des méthodes militaires tant que je serais capable de lutter, je contrarierais le fonctionnement de la machine militaire du Japon, je lui porterais des coups, je la désorganiserais, en Allemagne comme au Japon. En France il sagit de lopposition politique à la bourgeoisie, et de la préparation à la révolution prolétarienne. Les deux sont des méthodes révolutionnaires. Mais en Allemagne et au Japon mon but cest la désorganisation de tout lappareil. En France mon but cest la révolution prolétarienne...
GOLDMAN (lavocat de Trotsky) : Supposez que vous ayez la possibilité de prendre le pouvoir pendant une guerre, en France, le préconiseriez-vous, si vous aviez la majorité du prolétariat ?
TROTSKY : Naturellement..."
Dans le cadre dun compte rendu, il était naturellement impossible de développer les problèmes généraux de la lutte révolutionnaire contre la guerre ou même de faire la clarté théorique sur la question particulière posée par cette déclaration isolée, pour ainsi dire improvisée et forcément incomplète. Puisque cette citation a pourtant amené à des fausses interprétations et même à des déformations malveillantes (on prépare lUnion Sacrée en France, on abandonne le défaitisme révolutionnaire, etc...) nous voudrions apporter ici les précisions nécessaires.
En ce qui concerne les principes de la lutte révolutionnaire contre la guerre et pendant celle-ci, nous nous contenterons de renvoyer aux thèses sur la guerre adoptées en mai 1934 par le Secrétariat International de notre mouvement [a], qui depuis cette date sont un des documents programmatiques les plus importants des bolchéviks-léninistes, et dont lactualité est plus grande de jour en jour.
En ce qui concerne plus particulièrement la question en discussion, le camarade Trotsky fait dans sa déclaration allusion au passage suivant des thèses sur la guerre :
44. Restant le défenseur résolu et intrépide de lEtat ouvrier en lutte contre limpérialisme, le prolétariat international ne devient pas, pourtant, lallié des alliés impérialistes de lURSS. Le prolétariat dun pays capitaliste qui se trouve en alliance avec lURSS maintien pleinement et entièrement son hostilité implacable à légard du gouvernement impérialiste de son propre pays. En ce sens, il ny a pas de différence avec la politique du prolétariat dun pays en lutte contre lURSS. Mais dans le caractère des actions pratiques, il peut se trouver des différences considérables, provoquées par la situation concrète de la guerre. Il serait, par exemple, absurde et criminel, en cas de guerre entre lURSS et le Japon, que le prolétariat américain sabote lenvoi darmes américains pour lURSS. Cependant des actions de cette sorte — grèves, sabotages, etc... seraient absolument obligatoires pour le prolétariat dun pays en lutte contre lURSS.
45. Lopposition prolétarienne implacable contre lallié impérialiste de lURSS devrait se développer sur le terrain dune part de la politique de classe à lintérieur, dautre part des buts impérialistes du gouvernement donné, du caractère perfide de son "alliance", de sa spéculation sur un coup dEtat bourgeois en URSS, etc. La politique du parti prolétarien dans un pays impérialiste, "allié" comme "ennemi", doit, par conséquent, tendre au renversement révolutionnaire et à la prise du pouvoir. Cest seulement sur cette voie quon peut créer une alliance véritable avec lURSS et sauver le premier Etat ouvrier de son effondrement."
Les guerres de ces dernières années ne représentent pas une lutte directe entre des puissances impérialistes, mais des brigandages coloniaux (Italie-Abyssinie, Japon-Chine) ou des luttes pour des sphères dinfluence (Chine, Chaco, à certains égards aussi lEspagne) et nont pour cette raison pas encore dégénéré, pour le moment, en conflit mondial. Hitler espère partir demain à lassaut de lURSS de la même manière que le Japon aujourdhui contre la Chine, cest-à-dire, en changeant le rapport des forces impérialistes, sans léser directement des intérêts essentiels les autres impérialismes, et en localisant ainsi temporairement le conflit. Or les événements survenus depuis 1934 ont clairement démontré que les thèses citées restent valables pour lattitude du prolétariat des pays impérialistes non seulement dans la guerre antisoviétique mais encore dans toutes les guerres où il doit prendre parti, et cest précisément de telles guerres dont il sagissait surtout ces dernières années.
La guerre nest quune continuation de la politique par dautres moyens. Le prolétariat doit donc continuer sa lutte de classe aussi en temps de guerre entre autres, par les moyens nouveaux, que lui remet la bourgeoisie. Il peut et doit exploiter dans les pays impérialistes laffaiblissement de sa propre bourgeoisie par la guerre, pour préparer et accomplir sa révolution sociale et pour prendre le pouvoir, sans égard à la défaite militaire qui peut résulter à un moment donné de cette lutte. Cette tactique, connue sous le nom de défaitisme révolutionnaire, qui peut et doit être réalisé internationalement, constitue à notre époque lun des plus solides leviers de la révolution prolétarienne mondiale et par là du progrès historique.
Cependant, partout où la lutte nest impérialiste que de lun des côtés, et est de lautre une guerre libératrice de nations non-impérialistes contre loppression impérialiste existante ou menaçante, ainsi que dans les guerres civiles entre les classes ou entre la démocratie et le fascisme, le prolétariat national et international ne peut pas appliquer une seule et même tactique envers les deux camps ; il doit reconnaître le caractère progressif de ces luttes libératrices, lutter résolument contre lennemi principal, limpérialisme réactionnaire, (ou dans une guerre civile, contre le camp le plus réactionnaire), cest-à-dire pour la victoire des opprimés ou de ceux que menace loppression sociale (ou politique) : lURSS, les pays coloniaux et semi-coloniaux comme lAbyssinie et la Chine, dautre part lEspagne républicaine, etc... En agissant ainsi, le prolétariat reste toujours conscient de son opposition implacable de classe envers sa propre bourgeoisie, conscient de son opposition politique à la bureaucratie soviétique; et il nabandonne sans résistance aucune de ses positions indépendantes. De même que dans les pays impérialistes, il aspire de toutes ses forces à la révolution sociale et à la prise du pouvoir, à linstauration de sa dictature — lutte qui seule dailleurs rend possible une victoire sûre et durable sur les impérialistes. Mais ici il ne peut et ne veut pas rechercher la victoire révolutionnaire comme dans les camps impérialistes, au prix de la défaite militaire, mais par la voie de la victoire militaire de son pays. [b]
La lutte de classe et la guerre sont des phénomènes internationaux qui ne peuvent se résoudre quinternationalement. Chaque lutte nadmettant que deux camps (bloc contre bloc) et la mêlée impérialiste se mélangeant à la guerre des classes (impérialisme mondial contre prolétariat mondial), il se crée des situations multiples et complexes. Les bourgeoisies des pays semi-coloniaux ou la bourgeoisie libérale menacée par son "propre" fascisme, en appel à laide des impérialismes "amis" ; lUnion soviétique par exemple, tente dutiliser les antagonismes entre les impérialismes, en concluant des alliances avec un groupe contre un autre, etc... Le prolétariat de tous les pays, seule classe internationalement solidaire et, aussi pour cette raison la seule progressive, se trouve de cette manière en temps de guerre, surtout pendant la nouvelle guerre mondiale, dans la situation complexe de devoir combiner le défaitisme envers sa propre bourgeoisie et le soutien de guerres progressives.
Cette situation est véhémentement exploitée dès maintenant et le sera plus encore demain par les social patriotes de nuance social-démocrate, stalinien ou anarchiste, afin que les prolétaires se fassent massacrer au profit du capital, avec lillusion daider leurs frères dURSS, de Chine, etc... Elle sert également aux social-traîtres pour représenter les révolutionnaires non seulement comme des "traîtres à leur patrie", mais encore comme des "traîtres à la patrie socialiste" (comme aujourdhui ils sont traités de complices de Franco). Dans cette situation apparemment contradictoire, le prolétariat avant tout des pays impérialistes, a besoin dune compréhension particulièrement claire de ces tâches combinées et des méthodes pour les réaliser.
En ce qui concerne lapplication du défaitisme révolutionnaire contre la bourgeoisie impérialiste et son Etat il ne peut y avoir de différence fondamentale, quelque soit lattitude de celle-ci envers la cause soutenue par le prolétariat, quelle soit "amie" ou ennemie, quelle se trouve en alliance — perfide avec les alliés du prolétariat (Staline, la bourgeoisie des pays semi-coloniaux, les peuples coloniaux, le libéralisme en lutte contre le fascisme), ou bien mène la guerre contre eux. Les méthodes du défaitisme révolutionnaire restent invariablement : propagande révolutionnaire ; opposition irréductible envers le régime ; lutte de classe depuis la forme purement économique (grève) à la forme politique la plus développée (insurrection armée) ; transformation de la guerre impérialiste en guerre civile (fraternisation des soldats).
La défense internationale des Etats prolétariens, des peuples opprimés combattant pour leur liberté et le soutien international de la guerre civile antifasciste, les armes à la mains, doivent cependant par leur nature même revêtir des aspects différents, selon le fait que la bourgeoisie dun pays donné se trouve temporairement à leurs côtés ou mène une guerre contre eux. A part la préparation politique de la révolution sociale, dont le rythme et les méthodes ne coïncident nullement avec ceux de la guerre, cette défense doit prendre, par la nature des choses, des formes militaires. Elle consiste par conséquent, en plus dun soutien révolutionnaire, à appuyer militairement la cause progressive, et à nuire militairement à son adversaire impérialiste.
Le soutien militaire de la cause progressive ne peut évidemment atteindre une envergure systématique et décisive que là ou le prolétariat lui-même tient entre ses mains le levier du pouvoir et de léconomie. Dans les pays impérialistes alliés aux pays menant des guerres progressives ou révolutionnaires laffaire se résoud à ce que le prolétariat lutte par des moyens révolutionnaires pour un soutien militaire efficace, direct, contrôlé par lui, de la cause progressive (les ouvriers français criaient : "Des avions pour lEspagne"). En tout cas il doit favoriser et contrôler le soutien effectivement accordé, serait-ce au prix dune "exception" à la lutte de classe immédiate. [c]
A linstinct prolétarien et à la clairvoyance révolutionnaire qui connaît et distingue bien les tâches, de prendre en chaque situation concrète la décision juste, évitant aussi bien de nuire aux intérêts militaires de ses lointains alliés pour des considérations de lutte de classe nationales étroites, si révolutionnaire que soit leur apparence, que de faire les affaires impérialistes de son "propre" impérialisme sous prétexte de les aider. La seule aide véritable et décisive, les ouvriers lapporteront à leurs alliés après la prise révolutionnaire du pouvoir et grâce à celle-ci.
La lutte du prolétariat dun pays impérialiste qui se trouve en lutte immédiate et directe contre la cause progressive se déroulera tout autrement, au moins en ce qui concerne la forme extérieure de la lutte. Son devoir cest, outre la lutte pour la révolution, le sabotage militaire (espionnage, terreur, explosions, "trahison militaire", soutien de détachements qui envahissent larrière de sa "propre" armée, etc., etc...) en faveur de "lennemi", cest-à-dire lennemi de sa bourgeoisie, mais lallié du prolétariat. Comme facteur du défaitisme révolutionnaire dans la lutte entre des pays impérialistes, le sabotage militaire, tout comme la terreur individuelle, est tout à fait inapte. Sans remplacer la révolution sociale ou même lavancer dun pouce, il ne ferait quaider un impérialisme contre lautre, égarer lavant-garde, semer des illusions dans les masses et faciliter ainsi le jeu des impérialistes. [d] Par contre le sabotage militaire simpose impérieusement comme mesure immédiate de défense du camp en lutte contre limpérialisme et, par là progressif. Comme tel il est compris, salué et appuyé par les masses. La défaite de son "propre" pays devient ici un moindre mal dont il faut prendre son parti (moindre mal par rapport à une "victoire" payée par lunion sacrée et par la renonciation à la révolution), le but immédiat, la tâche de la lutte prolétarienne. La défaite de son "propre" pays ne serait dans ce cas pas un mal du tout, ou un mal beaucoup plus facilement accepté, puisquelle signifierait la victoire commune dun peuple libéré du joug impérialiste existant ou en instance de menace, et du prolétariat de son ennemi sur le négrier commun, le capital impérialiste. Une telle victoire serait un puissant point de départ pour la révolution prolétarienne internationale dans les pays impérialistes, dans laquelle les pays "amis" ne seraient pas les derniers à entrer. [e]
Nous voyons comment des situations de guerre différentes exigent du prolétariat révolutionnaire des différents pays impérialistes, sil veut rester fidèle à sa nature et à son but, des formes de luttes différentes, qui peuvent apparaître aux esprits schématiques être des "déviations" du principe fondamental du défaitisme révolutionnaire, mais qui en réalité ne résultent que de la combinaison du défaitisme révolutionnaire avec la défense de certains camps progressifs.
Vues sous langle historique supérieur, ces deux tâches dailleurs coïncident : en notre époque impérialiste, la bourgeoisie nationale des pays non-impérialistes — de même la bureaucratie soviétique sont incapables, de peur de la classe ouvrière internationalement mûre pour la révolution et pour la dictature prolétarienne, de mener une lutte énergique contre limpérialisme. Elles ne peuvent oser en appeler aux forces du prolétariat et sollicitent, à un certain stade de lutte, inévitablement laide de limpérialisme contre leur "propre" prolétariat. La libération complète des nations coloniales et semi-coloniales du joug impérialiste, la protection des pays coloniaux de lesclavage total, et celle de lURSS de la destruction et de lanarchie intérieur et extérieur, la défense de la révolution bourgeoise-démocratique, léchec au fascisme, toutes ces tâches ne peuvent être résolues nationalement et internationalement que par le prolétariat exclusivement; leur réalisation sinterpénètre dune façon naturelle avec la révolution prolétarienne. La future guerre mondiale sera à la fois la plus gigantesque et la plus meurtrière de toutes les explosions de lHistoire, mais fera éclater en même temps toutes les entraves traditionnelles, et fondra dans son foyer les mouvements révolutionnaires et libérateurs du monde entier en un seul torrent de feu.
Exposer au prolétariat dès maintenant très clairement les problèmes de la future guerre et les tâches complexes quils posent; cette tâche sérieuse difficile est la plus pressante de nos jours. Seuls les bolchéviks-léninistes ont pris sur eux darmer le prolétariat pour ses luttes et de lui forger linstrument avec lequel il arrachera ses victoires futures : le programme, les méthodes, lorganisation de la IVème Internationale.
Bruxelles, décembre 1937
Notes de R. Klement, d'après New International, May 1938
[a] War and the Fourth International, New York, 1934 ['La IVème Internationale et la guerre'].
[b] Nous laissons de côté le cas, ou des guerres entre deux pays non-impérialistes ou des guerre civiles sont seulement ou éminemment un combat voilé entre deux impérialismes étrangers - l'Angleterre et l'Amérique dans la guerre du Chaco ; et le cas où la lutte libératrice d'une nation opprimée n'est qu'un pion entre les mains d'un groupe impérialiste et s'incorpore dans un conflit impérialiste général - Serbie 1914-18.
[c] On peut supposer avec certitude que si pendant la guerre les dockers de Marseille déclenchaient une grève qui ne ferait d'exception que pour les fournitures d'armes à l'URSS, fournitures auxquelles la bourgeoisie française porte le moindre intérêt, celle-ci en serait particulièrement fâchée ! De même il serait stupide, par exemple, de ne pas faire paraître, pendant une grève d'imprimeurs, les journaux ouvriers qui sont nécessaire à la lutte gréviste elle-même.
[d] Lénine écrit le 26 juillet 1915 (Cf. Contre le courant) en polémiquant contre le faux mot d'ordre de Trotsky "Ni victoire, ni défaite" : “Et des actions révolutionnaires pendant la guerre signifient indubitablement, incontestablement, non seulement le souhait de la défaite, mais aussi un développement effectif vers une telle défaite (pour le lecteur 'perspicace' : cela ne signifie absolument pas 'faire sauter des ponts', 'organiser des mutineries militaires vouées à l'insuccès' et, en général, que les révolutionnaires devraient aider à amener une défaite du gouvernement).” (Souligné par moi, W. St.)
[Cette note, telle que publiée dans "Quatrième Internationale" : Lénine écrit le 26 juillet 1915 en polémiquant contre le faux mot d'ordre de Trotsky "Ni victoire, ni défaite" : "Or, quand on parle d'actes révolutionnaires en temps de guerre contre le gouvernement de son pays, il est indubitable, incontestable, qu'il s'agit non seulement de souhaiter la défaillance de ce gouvernement, mais d'y concourir effectivement. (Un "lecteur perspicace" verra bien qu'il n'est nullement question de "faire sauter des ponts", d'organiser des mutineries militaires vouées à l'insuccès et, en général, d'aider le gouvernement à écraser les révolutionnaires). (Souligné par moi, W. St.)]
[e] Il va de soi que le sabotage militaire en faveur de l'adversaire non-impérialiste de sa propre bourgeoisie ne doit pas s'appliquer par extension, en faveur de l'allié impérialiste de celui-ci. Les prolétaires allemands par exemple, chercheront à désorganiser militairement le front oriental, à aider l'URSS ; mais pour le front occidental, où sévirait une guerre purement impérialiste entre l'Allemagne et la France alliée à l'URSS, la "seule" règle qui sera en vigueur sera celle du défaitisme - pour le prolétariat allemand aussi bien que français.
[Cette note, telle que publiée dans "Quatrième Internationale" : Il va de soi que le sabotage militaire en faveur des adversaires non-impérialistes de sa propre bourgeoisie ne doit pas s'étendre sur ses alliés impérialistes. Les prolétaires allemands par exemple, chercheront à désorganiser militairement le front oriental, à aider l'URSS ; mais pour le front occidental, où sévirait une guerre purement impérialiste entre l'Allemagne et la France alliée à l'URSS, la "seule" règle qui sera en vigueur sera celle du défaitisme, pour le prolétariat allemand aussi bien que français.]