1948

Manifeste du II° congrès de la IV° Internationale aux exploités du monde entier
Source : brochure IV° Internationale, 1948.

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Contre Wall Street et le Kremlin.

IV° Internationale

Pour le programme du « manifeste communiste ». Pour la révolution socialiste mondiale.


La décadence du capitalisme

La situation présente est l'inexorable aboutissement de la société capitaliste. Avec une lucidité inégalée, les auteurs du manifeste communiste avaient décrit, il y a un siècle, les lois de mouvement du capitalisme. Ils avaient dévoilé sa tendance a une expansion illimitée de la production, son besoin de façonner la terre entière à son image. Aujourd'hui la production capitaliste a pénétré les contrées les plus reculées du globe. Elle a libéré des forces productives miraculeuses. Elle a sans cesse révolutionné sa propre technique du travail, substituant le moteur à explosion, l'électricité à la vapeur, et désintégrant la matière pour satisfaire ses insatiables besoins d'énergie.

Le capitalisme a réalisé ces progrès, de crise en crise, à travers le mécanisme de ses propres contradictions. Ayant commencé par les modes de production précédents, Ia bourgeoisie industrielle a continué sa marche en avant, en dévorant constamment les plus faibles des siens.

Parcourant le cycle entier de son existence, le capitalisme a commencé à nier les principes qui avaient assisté à sa naissance. Combinant trusts et konzerns en de véritables monopoles, industriels et banquiers éliminent, à l'échelle d'un pays ou d'un groupe de pays, la libre concurrence dans toute une série de secteurs de la production. Là où sa poussée fiévreuse semblait libre de toute entrave, l'expansion capitaliste impose des limites artificielles à la production. Ayant atteint sa limite naturelle avec la création du marché mondial, elle se retourne contre la bourgeoisie même avec toute sa dynamique explosive. Alors commence le déclin de ce système, annoncé par les auteurs du manifeste .

Les crises économiques se succèdent à un rythme de plus en plus accéléré, paralysant la vie des nations, réduisant des couches sociales entières à la ruine complète. Les crises sociales ébranlent tous les pays, minent toutes les formes de gouvernements et précipitent les peuples dans des révolutions, des contre-­révolutions et des guerres civiles.

D'immenses progrès techniques sont soustraits à une utilisation collective ou détournés exclusivement vers des fins destructives. Les bonds en avant que la production réalise encore périodiquement n'enrichissent plus mais appauvrissent la grande majorité de l'humanité. Le perfectionnement de la division mondiale du travail conduit au fractionnement du marché mondial. L'évolution historique tout entière change de sens. Au lieu d'amener la civilisation aux peuples retardataires, le capitalisme, dans sa décadence, détruit les conquêtes politiques qui marquèrent son apogée dans les pays les plus avancés. D'entrave au progrès humain, la bourgeoisie devient le moteur de la réaction dans tous les domaines.


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