Élections régionales/cantonales 2004 |
Présentation des listes LO-LCR par Arlette Laguiller lors d'une conférence de presse commune avec la LCR, à Paris, le 12/12/2003.
Et, à mon tour, je voudrais exprimer ma satisfaction et celle de mes camarades d'avoir trouvé une base d'accord politique pour se présenter ensemble avec la LCR aux prochaines élections régionales et européennes.
Si, malgré les divergences entre nos deux organisations sur bien des points, nous avons réussi à nous mettre d'accord sans difficultés sur le programme que nous défendrons ensemble et sur une répartition équilibrée des têtes de listes, c'est que la situation sociale nous a rapprochés. Ce sont toutes les attaques du gouvernement contre le monde du travail, qui ont fait que nous nous sommes retrouvés côte à côte dans les mouvements que ces attaques ont provoqués. Le fondement de cet accord, c'est notre volonté commune de combattre toutes les mesures rétrogrades, opposées aux intérêts élémentaires des classes populaires prises par ce gouvernement réactionnaire, sans pour autant décharger la gauche ex-gouvernementale de sa responsabilité dans la situation dramatique où elle a amené les classes populaires. Car la situation ne cesse de s'aggraver pour les travailleurs. Elle s'aggrave pour tous ceux qui ont déjà été jetés à la porte de leurs entreprises au cours des derniers mois, comme pour tous ceux qui le seront pendant les mois à venir dans le cadre de plans de licenciements d'ores et déjà annoncés, y compris par des entreprises dont les affaires marchent plus que bien. Et, une fois jetés à la porte par les patrons, les chômeurs se trouvent face à un gouvernement qui, au lieu de les aider, les enfonce dans la misère avec un cynisme grossier et révoltant. Vous les entendez, ces ministres, aller répétant qu'il faut redonner à ceux qui sont au chômage le goût du travail ? Vous les voyez bien s'en prendre aux allocations chômage pour en réduire le montant et la durée. Vont-ils fournir du travail ? Vont-ils s'en prendre aux licencieurs ? Bien sûr que non ! Ces gens-là ont une haine, un mépris ouvert envers les classes populaires. Leur haine, c'est celle des laquais des riches, des exécuteurs du sale boulot envers ceux qui travaillent vraiment ! La richesse du pays augmente d'année en année, lentement peut-être mais augmente quand même. Et, pourtant, le nombre de pauvres, au lieu de diminuer, s'accroît. Les Restos du coeur, qui devaient être provisoires lorsque Coluche les avait fondés, sont aujourd'hui indispensables pour des centaines de milliers de femmes et d'hommes dans le dénuement. On fait des économies sur le dos de ceux qui crèvent de misère, et tout cela dans le seul but d'accroître les revenus des plus riches. Et cela va aussi de mal en pis, même pour ceux qui ont un emploi. Car les salaires sont bloqués depuis des lustres. Mais, plus encore, parce que la précarité des emplois et les salaires précaires qui vont avec deviennent la règle. Là encore, le gouvernement achève les mesures dévastatrices du grand patronat. Cette année, le gouvernement s'en est pris aux retraites et aux retraités, c'est-à-dire à tous les salariés, en augmentant pour tous le nombre d'années de cotisations pour avoir une retraite complète. Pour des milliers de travailleurs trop usés pour continuer à travailler ou licenciés avant qu'ils aient cotisé le nombre d'annuités exigé, cela signifie des amputations dramatiques sur des retraites déjà insuffisantes. Et, avant même que le gouvernement ait commencé ce qu'il appelle sa "réforme de la Sécurité sociale", il a déjà engagé une offensive systématique pour interdire littéralement l'accès aux soins pour ceux qui ont les revenus les plus modestes. Alors, la raison principale de notre participation commune à ces élections, c'est de dénoncer le patronat, de dénoncer le gouvernement et ses mesures, de dire que les classes populaires n'accepteront pas éternellement de recevoir des coups. Elles l'accepteront d'autant moins qu'elles voient pendant ce temps-là le gouvernement jongler avec des milliards pour venir en aide à ceux qui n'en ont vraiment pas besoin. L'Etat va débourser une somme astronomique, 3 milliards de francs, avec l'argent des contribuables simplement pour que le Crédit lyonnais privatisé et François Pinault puissent continuer à faire des affaires aux Etats-Unis. Rien que, dans cette affaire, on va aggraver encore plus le déficit du budget et ensuite on nous dira qu'il faut fermer des hôpitaux de proximité, que les malades consomment trop de médicaments, qu'il n'y a pas d'argent pour embaucher du personnel soignant dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, quitte à laisser mourir plusieurs milliers de personnes âgées. Sans compter l'Education nationale, les transports en commun, pour ne citer que les services publics essentiels. Mais nous voulons aussi dénoncer une gauche incapable, pendant cinq ans au pouvoir, de prendre les mesures essentielles pour le monde du travail et qui va se présenter dans les prochaines élections sans programme et sans engagement, même pas l'engagement d'annuler les mesures de Chirac-Raffarin-Sarkozy qu'elle prétend dénoncer aujourd'hui. Et puis, nous nous présentons aussi contre l'extrême droite, le Front national, qui représente toujours une forte fraction de l'électorat. Et nous sommes les seuls à pouvoir contrebalancer l'influence du Front national. II ne s'agit pas d'enlever au Front national ses électeurs de la droite classique, les réactionnaires de toujours, ceux avec des noms à particule, les notables conservateurs, les intégristes catholiques. Ceux-là, que Le Pen se les garde! Parmi ceux qui sont au chômage depuis des années ou qui n'ont qu'un travail précaire de temps à autre, ceux qui sont désespérés et ne voient pas d'avenir, il y en a qui en viennent à voter pour Le Pen. Ils pensent que c'est le vote qui fera le plus peur aux hommes qu'ils ont vu ou qu'ils voient au pouvoir. Mais le Front national n'est menaçant que pour les politiciens des grands partis, et uniquement dans la mesure où il risque de prendre leur place. II n'est pas menaçant pour le grand patronat, c'est-à-dire ceux qui tirent les ficelles dans ce pays. Et si, par malheur, Le Pen parvenait au pouvoir, il servirait lui aussi les intérêts du grand patronat comme les autres, mais avec des méthodes plus brutales encore. Pour glaner des voix du côté des pauvres, ce démagogue milliardaire parle d"'insécurité sociale". Mais les intérêts qu'il défend sont ceux de sa classe. Pour ne citer qu'un exemple, il se propose de supprimer complètement l'impôt sur le revenu, le seul impôt qui est un tant soit peu progressif. Mais, sur ce terrain, il ne fait que pousser un peu plus loin ce que fait Chirac qui, pour baisser l'impôt sur le revenu, qui profite surtout aux plus riches, augmente les impôts indirects qui frappent bien plus les pauvres que les riches. Ce sont ces électeurs populaires trompés que nous voulons arracher à l'influence de l'extrême droite. Car ce n'est certainement pas les politiciens de gauche dont ils ne veulent plus, dont ils sont dégoûtés, qui pourront les convaincre. Nous sommes les seuls à pouvoir contrebalancer l'influence de l'extrême droite. Nous sommes les seuls à pouvoir dire quelles mesures sociales radicales pourraient immédiatement changer le sort et la situation économique des classes laborieuses et de la fraction d'entre elles qui est au chômage ou à la retraite. Et je vous garantis que ce qu'on va leur dire, elles le comprendront. Elles comprendront que les licenciements collectifs sont une ignominie et qu'il faut les interdire. Elles le comprendront parce qu'elles sont convaincues qu'il est inacceptable que les travailleurs, qui ont passé dix, vingt ans ou plus dans leur entreprise, soient du jour au lendemain mis à la porte sans rien, avec des indemnités dérisoires, avec seulement leurs yeux pour pleurer, alors que, pendant ce temps-là, les actionnaires conservent leur fortune, leur argent, leurs autres propriétés et de quoi aller investir ailleurs. Les travailleurs comprendront lorsque nous leur dirons dans cette campagne que la population doit avoir accès aux comptes des entreprises afin de vérifier ce que les patrons font de l'argent qu'ils obtiennent par l'exploitation forcenée de leurs salariés. Il faut aussi rendre publics, c'est-à-dire accessibles à tous, les revenus, les avoirs et les biens de tous les dirigeants des grandes entreprises, de leurs hommes de paille et de leurs familles. II faut rendre publics les comptes en banque des dirigeants politiques. II faut que la population, et pas seulement lorsqu'il y a un scandale, connaisse leurs liens avec les plus riches, avec le monde des affaires. Oui, il faut un contrôle de la population sur l'économie et la politique, un contrôle permanent afin que ne puissent rester cachées les sales affaires de corruption, comme les affaires des HLM de la région parisienne ou de trafic d'armes en Angola, en passant par toutes celles où sont mouillés jusqu'au cou des hommes d'affaires, des hommes politiques, quand ce ne sont pas des magistrats Sans transparence complète, comment la population pourrait-elle savoir ceux qui sont honnêtes... S'il y en a ? J'espère que seront nombreux ceux qui voteront pour le programme que nous défendrons dans cette campagne. Ce dont je suis sûre, c'est que les classes populaires comprendront lorsque nous parlerons de ce qu'elles vivent: les trains de banlieue bondés, les lignes fermées, la fatigue supplémentaire imposée à ceux qui sont déjà suffisamment usés par leur journée de travail. Elles nous comprendront quand nous dirons qu'il faut inverser les choses et qu'au lieu de prendre sur les services publics pour donner au grand patronat, il faut prendre au grand patronat et aux plus riches pour améliorer les services publics. On veut nous faire croire que la montée du chômage est un phénomène naturel, comme les inondations, ou en tout cas quelque chose contre quoi on ne peut rien faire. Mais l'Etat peut créer lui-même les emplois qui manquent non seulement dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les transports publics ou à la poste, mais aussi pour construire des logements convenables, pour les centaines de milliers de personnes qui vivent dans des taudis. Cela correspond à une nécessité vitale pour beaucoup et cela permettrait de créer des centaines de milliers d'emplois. Oui, il faut sauver des millions de travailleurs de la catastrophe du chômage et de la misère et, pour cela, réduire le droit de propriété des plus riches. Il faut réquisitionner, c'est-à-dire exproprier sans rachat ni indemnité, toutes les entreprises qui licencient, et en premier lieu celles qui font des bénéfices. II faut bloquer les transferts de ses capitaux lorsqu'un grand trust abandonne une de ses entreprises, devenue pas assez rentable selon les critères du marché financier. Mais, selon les critères des intérêts de la collectivité, on pourra à coup sûr faire fonctionner les entreprises prétendument "non rentables" ou même "non viables" ! C'est cela précisément que le contrôle des comptabilités des groupes financiers permettra de vérifier. II faut supprimer toutes les subventions et cadeaux fiscaux aux entreprises même lorsque ces cadeaux sont faits sous prétexte d'encouragement à la création d'emplois. Car on sait que les entreprises empochent ces sommes mais ne créent pas d'emplois. Ces mesures nécessaires, ces mesures de salut public sont attentatoires à la liberté des capitaux de s'investir là où cela rapporte le plus de profit ? Oui, ce sont des mesures attentatoires à cette liberté-là ! Mais le choix est entre la vie des hommes et le profit des capitalistes. Notre choix est fait : ce sont les intérêts égoïstes des plus riches qui doivent s'effacer devant les intérêts de la majorité de la population ! Voilà ce que nous comptons dire dans cette campagne. Nous ne dirons pas qu'il suffit de voter pour la liste LO-LCR pour que cela se fasse. Mais ceux qui voteront pour nos listes affirmeront leur accord avec un programme qui contient cela. Ils l'affirmeront face à tout le pays, ils pourront se compter. Ils affirmeront aussi qu'ils en ont assez de recevoir des coups et qu'ils finiront par en donner. Ni le patronat ni le gouvernement ne leur laissent d'autre choix ! |
Profession de foi LO-LCR pour les élections régionales
Le texte suivant est celui de la profession de foi de la liste LO-LCR de la région Ile-de-France. A quelques variations près c'est le même texte qui a été adopté pour les autres régions.
LO-LCR, la seule opposition véritable au patronat et au gouvernement Ces élections régionales sont l'occasion, pour des millions de travailleurs, d'exprimer leur refus de la dégradation de leur vie quotidienne et d'affirmer leur opposition à la politique d'agression menée par le gouvernement Chirac-Raffarin et par le grand patronat. Elles permettent aux travailleurs d'avancer les objectifs indispensables à imposer dans les luttes futures. Pas un jour ne se passe sans que soient annoncées des attaques contre les travailleurs et les chômeurs. Les plans de licenciements se multiplient et certains départements se transforment en désert industriel. Le chômage augmente régulièrement. Les salaires ne suffisent pas à rattraper l'augmentation des prix. Les jeunes et les femmes sont les premières victimes du travail précaire et du temps partiel imposé. La nouvelle législation sur les retraites aboutit à augmenter la durée du travail tout en réduisant les pensions. Le gouvernement remet en cause les congés en s'attaquant aux réductions du temps de travail. Les prétendues réformes du gouvernement sont autant d'attaques contre les classes populaires. Pour satisfaire le grand patronat, il fait passer en force des mesures qui, toutes, ont des conséquences graves et parfois dramatiques, en particulier pour les plus pauvres. Sous prétexte de déficit de la Sécurité sociale, le gouvernement augmente le forfait hospitalier, supprime le remboursement de nombreux médicaments et va augmenter encore la CSG. Il a poussé l'ignominie jusqu'à réduire à deux ans maximum le versement de l'allocation spécifique de solidarité destinée aux chômeurs en fin de droits, condamnant ceux-ci au RMI, c'est-à-dire à la pauvreté. Il refuse d'augmenter les minima sociaux. Il diminue l'impôt sur le revenu, ce qui favorise les plus riches. Mais il augmente les taxes, les impôts indirects qui frappent surtout les classes populaires. Les aides et les subventions au patronat creusent le budget. Du coup, le gouvernement ampute les crédits pour les hôpitaux, pour les maisons de retraite qui n'ont plus les moyens d'embaucher du personnel en nombre suffisant. Cela s'est traduit cet été par 15 000 morts, la plus grande catastrophe sanitaire depuis la guerre. Il refuse aux enseignants les moyens d'assurer aux enfants et aux jeunes des écoles publiques une éducation convenable. Les services publics, les écoles, les bureaux de poste, les hôpitaux ferment dans les quartiers populaires et les campagnes. Les projets de réforme du gouvernement Raffarin en matière de décentralisation aggravent les inégalités et la situation de millions de personnes dans les régions les plus défavorisées. Il faut assurer la gratuité des transports publics pour les salariés et les chômeurs en prélevant les fonds nécessaires sur les profits patronaux. Il faut le retour à la retraite à taux plein à 37,5 annuités pour tous, public et privé, et imposer la gratuité des soins face aux menaces de casse de la Sécurité sociale. Ceux qui dirigent l'État et l'économie pillent et ruinent la société pour les profits du grand patronat. L'organisation capitaliste de l'économie mondiale réduit à la misère des millions d'êtres humains pour accumuler des richesses fantastiques entre les mains d'une minorité. La recherche du profit maximummenace la nature et l'environnement. Elle fait peser sur la population le risque nucléaire commele risque industriel, dont les travailleurs des entreprises dangereuses ou polluantes sont les premières victimes. Assez d'une politique qui condamne sept millions de personnes à vivre avec des revenus en dessous du seuil de la misère. Nous voulons une société d'où soient bannies toute oppression et toute discrimination, toutes les violences contre les femmes, où soient respectées toutes les libertés démocratiques, que l'on soit avec ou sans papiers. Nous dénonçons les lois sécuritaires de Sarkozy. Pour mettre fin aux drames individuels et collectifs que provoque cette régression sociale, il faut enlever au patronat et aux financiers la dictature qu'ils exercent sur l'économie. OUI, IL FAUT DES MESURES D'URGENCE ! • Il faut garantir l'emploi en commençant par interdire les licenciements collectifs dans les entreprises qui font du profit sous peine de les réquisitionner. Dans les grandes entreprises prétendument en difficultés, il faut prendre sur les capitaux placés ailleurs, sur la fortune personnelle des patrons et des gros actionnaires, pour assurer leurs salaires aux travailleurs. • Il faut arrêter les exonérations de cotisations sociales patronales et supprimer les subventions accordées aux entreprises. Et il faut qu'avec l'argent ainsi économisé, l'État crée des emplois utiles qui manquent dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, à l'Éducation nationale, dans les transports en commun. • Il faut arrêter toutes les privatisations, étendre le service public sur tout le territoire et aux entreprises qui font du profit sur les besoins élémentaires de la population : distribution de l'eau, industrie pharmaceutique. Il faut aussi que l'État embauche directement pour construire des logements à loyers abordables, des crèches, des garderies et des installations collectives dans les quartiers populaires. • Il faut relever le taux de l'impôt sur les bénéfices, ainsi que sur les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu, imposer plus lourdement les spéculations boursières et supprimer les impôts indirects qui frappent plus les pauvres que les riches. Toutes ces mesures nécessitent de rendre publics, donc accessibles aux travailleurs et à la population, les comptes réels des grandes entreprises, privées ou publiques, comme les comptes en banque des gros actionnaires. Les salariés, les consommateurs, toute la population pourrait ainsi avoir un contrôle sur leur fonctionnement aujourd'hui secret. Ces mesures d'urgence sociale, ce sont les luttes collectives qui les imposeront. Ceux qui ont fait grève et manifesté au printemps dernier ont montré la voie. Vous pouvez, en votant pour notre liste, faire de votre bulletin de vote un encouragement pour les luttes, un geste politique pour faire reculer le patronat et le gouvernement. La politique du gouvernement, soutenue par la droite, doit être rejetée. Quant à Le Pen, c'est notre pire ennemi. Ce milliardaire veut aggraver cette politique de régression sociale en s'attaquant encore plus aux travailleurs. Mais la volonté de mettre un coup d'arrêt à la politique actuelle ne peut s'exprimer par un vote pour les partis qui ont soutenu le gouvernement Jospin. Car ils veulent continuer la même politique qu'ils ont menée lorsqu'ils étaient au pouvoir : multiplier les cadeaux aux patrons, laisser faire les licenciements, privatiser les services publics. Aujourd'hui dans l'opposition, ils refusent même de s'engager à annuler, s'ils reviennent au pouvoir, toutes les mesures anti-populaires prises par la droite. Voter pour la liste LO-LCR C'est approuver un plan d'urgence contre le chômage, la précarité et la misère. C'est voter contre la politique du gouvernement Chirac et Raffarin et les partis de droite. C'est rejeter radicalement l'extrême droite et faire contrepoids à Le Pen et au Front national. C'est désavouer les partis de l'ex-gauche plurielle et la politique qu'ils ont menée au gouvernement. En votant pour la liste présentée par LO et la LCR, vous pouvez élire au conseil régional d'Ile-de-France des femmes et des hommes qui y représenteront les intérêts des travailleurs, seront fidèles à leurs engagements et seront avec vous pour préparer les luttes collectives de demain. Arlette Laguiller, Olivier Besancenot |
Choisir le seul moyen de désavouer le gouvernement et de s’opposer au patronat !
Tract signé par Arlette Laguiller, diffusé par Lutte Ouvrière en février 2004 pour appeler à voter pour les listes LO-LCR
La dernière de Raffarin, c’est d’offrir un milliard et demi d’euros (10 milliards de francs) d’abaissement de leurs charges aux hôteliers et restaurateurs parce que Bruxelles lui a refusé de diminuer leur TVA. Cela va, paraît-il, leur servir à embaucher (très peu), à augmenter les salaires (encore moins) et à investir (beaucoup) dans leurs installations. Investir dans leurs installations, ce sera augmenter la valeur de leur entreprise et donc leur fortune. Pour les petits restaurants de quartier, cela fera quelques euros, mais pour des hôtels comme le Ritz, le Georges V à Paris, le Majestic à Cannes ou la chaîne hôtelière Accor, cela fera des petites fortunes. Même chose pour les restaurateurs «trois étoiles» au Michelin et pour ce que leurs clients fortunés, à 150 ou 200euros ou plus le repas, auront dans leur assiette. Voilà les pauvres au secours desquels Raffarin se précipite! Il faut dire que ces mesures démagogiques visent aussi les quelque deux cent mille petits restaurateurs qui n’auront que les miettes mais qui, abusés, pourront voter pour la droite! Cela vient après le petit chèque de 150 millions d’euros aux buralistes qui protestaient contre la hausse des cigarettes. Ce qui est beaucoup moins gros que pour les hôteliers et restaurateurs, mais il n’y a pas de «trois étoiles» parmi les buralistes. Dans le même temps qu’il abaisse les charges, probablement sociales, des restaurateurs, le gouvernement a lancé le coup d’envoi de ce qui est présenté comme une «réforme» de la Sécurité sociale. Cela vient après la «réforme» du régime des retraites, qui a abouti à allonger la durée de cotisations nécessaire pour percevoir une retraite plus faible, après la «réforme» des allocations de chômage qui s’est traduite globalement par une diminution du montant des allocations et de la durée pendant laquelle elles sont versées. Sous prétexte de «sauver» la Sécurité sociale, le gouvernement va l’enterrer. Il va réduire encore les prestations versées aux assurés, voire augmenter la CSG. D’ailleurs, avant même que cette prétendue réforme soit mise en route, l’annonce du dé-remboursement de plusieurs centaines de médicaments a bien montré que pour puiser encore plus largement dans les caisses de la Sécurité sociale pour faire des cadeaux au patronat, sous forme d’exonérations de charges sociales, le gouvernement s’oriente vers une réduction des soins. Et tant pis pour la fraction la plus pauvre de la population, celle qui aujourd’hui, bien souvent, n’a même pas de quoi cotiser à une mutuelle, et qui verra demain ses possibilités d’accès aux soins encore plus amputées. L’approche des élections régionales de mars, puis européennes de juin, ne freine même pas le rythme des attaques contre la classe ouvrière, parce que Chirac et ses ministres savent bien qu’ils ne pourront pas compter sur le soutien des classes populaires, et s’emploient au contraire à plaire à l’électorat traditionnel de la droite, réactionnaire et anti-ouvrier. Et c’est vrai que ces élections seront une occasion, pour les travailleurs, d’exprimer leur rejet de cette politique directement dirigée contre eux. Mais peut-on vraiment exprimer ce rejet en votant pour une liste présentée par la «gauche plurielle», ou par l’une de ses composantes, alors que Chirac et Raffarin ne font que poursuivre la politique qui a été celle de la gauche durant les quinze années où elle a dirigé le gouvernement entre 1981 et aujourd’hui. Car on ne peut pas oublier que c’est un gouvernement socialiste, celui de Mauroy, qui a inventé le «forfait hospitalier»; comme c’est dans le cabinet de Martine Aubry, ministre socialiste de la Santé, qu’ont été préparées les mesures de dé-remboursement que Mattei applique aujourd’hui. Il n’y a qu’un seul vote qui permettra d’exprimer une condamnation conséquente des mesures anti-ouvrières qui se succèdent sans interruption. C’est le vote pour les listes présentées par Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire, parce qu’elles constituent la seule opposition véritable, non seulement au gouvernement, mais aussi au patronat. La seule qui revendique l’arrêt des subventions à fonds perdus aux entreprises, la hausse des impôts sur leurs bénéfices comme sur les grandes fortunes, et la création par l’État, avec l’argent ainsi dégagé, des milliers d’emplois qui font cruellement défaut dans les hôpitaux, les maisons de retraite, l’enseignement, etc., pour maintenir à un niveau satisfaisant tous les services publics et pour construire les centaines de milliers de logements bon marché absolument nécessaires. Les partis de l’ex-gauche plurielle n’osent même pas dire que s’ils revenaient demain au gouvernement, ils annuleraient toutes les mesures prises aujourd’hui par l’équipe Chirac-Raffarin. Parce que, comme ces derniers, ils n’ont pas d’autre ambition que d’être admis à gérer les affaires des capitalistes. Ne parlons même pas du faux opposant qu’est le démagogue Le Pen: dans le domaine du chômage, de la durée du travail, de la Sécurité sociale, sa politique c’est de faire la même chose que Raffarin, en pire si c’est possible. Le seul vote qui montrera clairement que grandit le nombre de ceux qui veulent à la fois désavouer la droite et s’opposer vraiment au patronat, ce sera le vote pour la liste d’extrême gauche. |
Une liste d’extrême gauche à l’élection régionale !
Tract diffusé en Ile-de-France pour annoncer la liste LO-LCR conduite par Arlette Laguiller et Olivier Besancenot
Les élections régionales seront des élections politiques En mars prochain, les électeurs seront appelés à élire de nouveaux conseillers régionaux. Ces élections seront plus que des élections locales. Tout le monde le dit. Si la droite progresse par rapport au scrutin de 1998, elle prétendra que c’est la preuve que la majorité du pays approuve la politique anti-ouvrière de Chirac et de Raffarin, leurs attaques contre les retraites, contre la Sécurité sociale, contre le droit de grève, la réforme du code du travail dans un sens favorable au patronat. Et si c’est le Parti Socialiste et ses alliés qui font figure de vainqueurs, ils ne manqueront pas d’affirmer que cela montre que les électeurs veulent les voir revenir au pouvoir. Or la politique que ces partis ont menée pendant quinze ans au gouvernement, avec «l’union de la gauche» d’abord, avec la «gauche plurielle» ensuite, les travailleurs la connaissent bien. Si leur langage est un peu différent, ils mènent fondamentalement la même politique que celle de la droite: celle qui dit aux plus riches «enrichissez-vous encore plus au détriment des plus pauvres». Vingt ans d’attaques contre les travailleurs L’offensive ininterrompue contre la classe ouvrière que mène l’équipe Chirac-Raffarin est la pire qui soit. Mais elle est la continuation de la politique menée par tous les gouvernements, de droite comme de gauche, sans exception, depuis vingt ans. Les attaques contre la Sécurité sociale ont commencé avec l’institution par le socialiste Bérégovoy du forfait hospitalier que Mattei vient d’augmenter. Les déremboursements complets ou partiels de centaines de médicaments auxquels a procédé Mattei, c’est Martine Aubry qui les avait préparés. La remise en cause du droit à la retraite à 60 ans après 37,5 années de cotisations, c’est Balladur qui a commencé à la mettre en œuvre. Mais il n’a eu qu’à appliquer un projet préparé en son temps par le socialiste Rocard. Et Jospin s’est bien gardé de l’annuler pendant les cinq années où il a été Premier ministre. Aujourd’hui, pas un seul dirigeant du Parti Socialiste ne s’engage à annuler, si la gauche revenait au gouvernement, toutes les mesures prises par la droite, pas même celles contre les chômeurs, dont on a diminué et le montant des indemnités, et la durée pendant laquelle ils peuvent les percevoir. Le gouvernement prend aux plus pauvres pour donner aux plus riches Comme ses prédécesseurs, le gouvernement Chirac-Raffarin multiplie les cadeaux aux entreprises, c’est-à-dire aux gros actionnaires, soi-disant pour lutter contre le chômage ou pour favoriser la création d’emplois, alors que ce prétendu remède, appliqué depuis vingt ans, est totalement inefficace. La diminution de l’impôt sur les bénéfices, les dégrèvements de charges sociales, les subventions directes, les patrons les encaissent, bien sûr, mais cela ne les empêche pas de licencier. Les plus riches sont l’objet de toutes les attentions. Ce sont eux, aussi, qui profitent le plus, et de loin, de la diminution de l’impôt sur les revenus. Et comme il faut financer tout cela, l’État pille la Sécurité sociale, le régime maladie comme l’assurance vieillesse. Il s’en prend aux maigres ressources des chômeurs. Alors que les fonds publics, sans les cadeaux au patronat, permettraient de créer les centaines de milliers d’emplois utiles qui manquent dans les hôpitaux, dans l’enseignement, dans les transports en commun, alors que l’État et les collectivités locales pourraient créer directement des emplois en entreprenant la construction des logements à loyers modérés, des crèches et des maternelles qui font si cruellement défaut dans les quartiers populaires, au lieu de laisser les services publics se dégrader lamentablement. Dans les conseils régionaux, c’est la même politique qui est menée C’est la droite qui est aujourd’hui responsable de ce que fait le gouvernement. Mais cette politique de cadeaux au patronat, c’est aussi celle que mènent tous les conseils régionaux du pays, que leur président soit de droite ou se dise de gauche. Une bonne partie de leur budget est consacrée à distribuer des subventions à des entreprises qui n’ont pas besoin de cela pour faire des profits. Les élus d’extrême-gauche sont les seuls à dénoncer ces pratiques. C’est pour permettre aux travailleurs de condamner la politique de Chirac-Raffarin et de tous leurs amis des conseils régionaux, sans cautionner celle du Parti Socialiste et de ses alliés, qui ne critiquent la droite que pour l’imiter quand ils sont au pouvoir, que Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire se présenteront ensemble le 21 mars dans chacune des régions du pays. |
Résultats des régionales |
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Résultat des cantonales 2004 Lutte Ouvrière présentait 980 candidates et candidats, dans 80 départements différents, aux élections cantonales qui se sont déroulées en même temps que les élections régionales, les 21 et 28 mars 2004 ; soit dans plus de la moitié des 1946 cantons renouvelables à cette occasion. Nos porte-paroles ont dépassé le seuil des 5 % des suffrages exprimés au niveau du canton dans 117 d'entre eux (situés dans 37 départements). Trois d'entre eux ont atteint la barre des 10% des suffrages exprimés. Dans l'ensemble, les candidatures LO aux cantonales ont réalisé un score moyen de 3,44% (257 645 voix). |