Echos des sessions du parlement européen |
Explication de vote de Chantal Cauquil et Armonie Bordes, le 29 novembre 2001
Nous avons voté contre ce rapport qui, même amendé, n'est pas acceptable. Qu'il comporte de grossières erreurs scientifiques ne serait pas le plus grave. Il est surtout pétri, d'un bout à l'autre, d'un esprit obscurantiste vis-à-vis de la science et de ses applications. Certaines recherches peuvent aboutir à des dérives ? Sans doute, surtout dans une société où l'application en sera faite par des entreprises privées avec l'objectif de faire du profit. Mais pourquoi vouloir interdire certaines d'entre elles liées à la recherche génétique, pourquoi vouloir priver de financement public certains chercheurs dont les travaux - l'avenir le dira - peuvent être décisifs quant à l'amélioration de la vie d'innombrables êtres humains ?
Nous avons voté les quelques bonnes intentions du texte quand elles ne se bornaient pas à n'être que platoniques, notamment quant à la protection des travailleurs, des handicapés, des personnes atteintes de maladies rares. Mais nous récusons l'ensemble de sa démarche, d'inspiration cléricale, réactionnaire et misogyne. Nous repoussons tout ce qui va à l'encontre du droit des femmes à disposer de leur corps et à choisir ou pas d'interrompre une grossesse. Quant aux brevets, non seulement nous sommes absolument contre toute idée de breveter le vivant mais nous sommes contre les brevets tout aussi ignobles sur les produits médicaux qui écartent des soins des millions d'êtres humains trop pauvres pour payer. Plus généralement, nous sommes contre toute forme de brevet sur les inventions qui ne visent pas à protéger l'inventeur mais à assurer des profits de monopole pour les groupes capitalistes qui les commercialisent.
Ce n'est pas la recherche qu'il faut brider, c'est à l'économie fondée sur le profit qu'il faut mettre fin. Etant confiantes dans la capacité de l'Humanité à maîtriser, un jour, son économie et sa vie sociale en se libérant des entraves de la propriété privée, nous affirmons notre confiance dans les travaux des chercheurs et dans ce que la science pourrait apporter à une société débarrassée de l'exploitation, du rêgne du capital et de l'obscurantisme.
Explication de vote de Chantal Cauquil et Armonie Bordes, le 29 novembre 2001
Qu'on augmente la sécurité dans les aéroports et à bord des avions, personne ne s'y oppose. Mais le problème est, comme s'en inquiète la justification d'un amendement, que les événements "du 11 septembre aux Etats-Unis ont démontré que la libéralisation des services aéroportuaires (...) rendait beaucoup plus complexe une stricte application des mesures de sécurité".
La privatisation de ces services et ce que cela implique de course au profit, à la rentabilité et à la surexploitation d'une main-d'oeuvre à statut précaire, tout cela ne fait pas bon ménage avec la sécurité. Imposer aux opérateurs de l'aviation civile, et aux principaux d'entre eux, les sociétés gestionnaires des aéroports et les compagnies aériennes, non seulement de respecter des normes de sécurité accrues mais d'en prendre le surcoût à leur charge serait la moindre des choses. Au lieu de cela, le rapporteur en conclut que c'est aux Etats de prendre ces dépenses à leur charge. En clair, pour lui, les intérêts privés peuvent bien se montrer irresponsables, incapables d'assurer une sécurité digne de ce nom, ils n'en conserveraient pas moins le droit de faire des profits... et, en prime, d'être subventionnés par les Etats, donc par la collectivité !
C'est se moquer du monde. C'est pourquoi, tout en votant pour un renforcement des mesures de sécurité dans le secteur aérien, nous dénonçons ce nouveau prétexte à subventionner les intérêts privés sur des fonds publics. Nous avons donc voté contre ce rapport.
Explication de vote de Chantal Cauquil et Armonie Bordes, le 29 novembre 2001
Ce sommet doit faire "le bilan des derniers mois et préparer l'avenir", nous dit-on. Pour les travailleurs de l'Union européenne, le bilan, ce sont des dizaines de milliers de licenciements chez Moulinex, à la Sabena, chez AOM, Danone, dans les entreprises liées à l'informatique et à votre prétendue nouvelle économie, où on licencie plus vite qu'on n'embauche. Le bilan, pour les couches populaires, c'est un niveau de chômage insupportable, c'est l'augmentation de la précarité et de la pauvreté, de l'illetrisme et du manque de soins.
Quand les rapporteurs souhaitent que "le progrès politique, économique et social, la sécurité et le bien-être des citoyens" soient pris en compte par "l'établissement d'un système économique et monétaire équilibré au moyen de la consolidation de la politique de cohésion économique et sociale, (...) du renforcement de la politique de l'emploi", ils ne font que répéter les mots creux utilisés par tous ceux qui ne savent pas ce qu'est la crainte du chômage et l'incertitude du lendemain.
Pour le reste, la création d'une Convention chargée de préparer l'avenir de l'Europe et la révision des traités, le seul nom de celui qui, en France, est pressenti pour la présider, Giscard d'Estaing, indique à quel point elle sera éloignée des intérêts des travailleurs et de la population laborieuse en Europe.
Nous avons voté contre ce rapport.
Explication de vote de Chantal Cauquil et Armonie Bordes, le 29 novembre 2001
Nous avons voté contre ces rapports qui ne sont que l'expression financière de la politique des grandes puissances impérialistes dans cette région du monde. Cette prétendue "aide" aux Balkans est en fait destinée à "soutenir la balance des paiements et à alléger les contraintes financières extérieures" de ces pays, comme il est écrit dans l'un des rapports Färm (Macédoine).
Les grandes puissances portent une responsabilité majeure dans l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie. Elles sont coupables des bombardements qui ont affecté non seulement les régions visées mais aussi les régions voisines, ne serait-ce qu'en poussant à l'exil une partie de la population du Kosovo. Leur diplomatie à géométrie variable, soutenant tantôt les uns, tantôts les autres, jouant sur les oppositions ethniques et, par là-même, les avivant, n'apporte pas la paix dans la région, mais sème la guerre.
Notre vote contre ces rapports exprime notre opposition à l'ensemble de la politique des puissances impérialistes dans les Balkans et à leurs interventions.
Explication de vote de Chantal Cauquil et Armonie Bordes, le 29 novembre 2001
Nous sommes évidemment pour améliorer la qualité de l'essence et des carburants diesel afin de protéger l'environnement.
Mais, une fois de plus, sous ce prétexte, on propose des subventions, non pas aux consommateurs, mais aux constructeurs.
Etant contre toute subvention au grand patronat et, en particulier, aux richissimes trusts de l'automobile ou du pétrole, nous n'avons pas voté ce rapport.